Le groupe américain a enregistré un troisième trimestre d’affilée de croissance de son chiffre d’affaires. | ALY SONG / REUTERS

Moins de deux mois avant le lancement attendu de ses nouveaux iPhone, Apple confirme sa bonne santé. Mardi 1er août, le groupe à la pomme a fait état d’un troisième trimestre d’affilée de croissance de son chiffre d’affaires et a livré des prévisions optimistes pour le trimestre en cours, alors que les analystes anticipent un « supercycle » qui pourrait propulser les ventes du smartphone vedette à des niveaux record.

A Wall Street, ces résultats, supérieurs aux prédictions, ont été salués par les investisseurs. Dans les échanges d’après-Bourse, l’action grimpait de plus de 6 %. Elle devrait ouvrir mercredi à son plus haut niveau historique, portant la capitalisation boursière d’Apple à plus de 800 milliards de dollars (677 milliards d’euros).

Ces derniers mois, les spéculations vont bon train sur les prochains iPhone. Selon la presse américaine, trois appareils différents devraient être lancés, au lieu de deux les années précédentes. Aux deux modèles traditionnels, dans la lignée des actuels iPhone 7 et iPhone 7 Plus, s’ajouterait ainsi un modèle radicalement différent afin de célébrer le dixième anniversaire du smartphone. Baptisé iPhone 8, il serait doté d’un écran sans bordure, d’une caméra gérant la réalité augmentée et d’un système à reconnaissance faciale pour le déverrouiller. Son prix est attendu au-delà des 1 000 dollars.

Un impact étalé sur plusieurs trimestres

Un important doute subsiste cependant sur la date de lancement. En raison de la complexité du process industriel, de nombreux observateurs estiment que sa commercialisation pourrait être repoussée au mois d’octobre. Et, en cas de lancement en septembre, « les quantités seront beaucoup plus limitées que par le passé », anticipe Jan Dawson, de Jackdaw Research. Interrogé mardi sur ce sujet, Tim Cook, le directeur général d’Apple, a refusé de commenter.

Les prévisions de l’entreprise semblent aller dans ce sens. Entre juillet et septembre, elle table sur un chiffre d’affaires compris entre 49 et 52 milliards de dollars, soit une croissance allant de 4,5 % à 11 % par rapport à l’an passé. Mais cette performance serait similaire à celle réalisée en 2015. Or, les observateurs prédisent des recettes record grâce à l’iPhone 8, d’autant plus que le prix de vente moyen devrait sensiblement augmenter.

L’impact du modèle anniversaire devrait donc s’étaler sur plusieurs trimestres. L’enjeu est important : valider la théorie du « supercycle » (les acheteurs attendraient l’iPhone 8 pour renouveler leur smartphone), avancée pour expliquer les performances décevantes de l’iPhone 6S – l’an passé, ce dernier a accusé un repli de ses ventes, ce qui n’était jamais arrivé depuis son lancement en 2007 – et celles en demi-teinte de l’iPhone 7. Et ainsi dissiper tous les doutes sur le potentiel de croissance.

Situation difficile en Chine

Au deuxième trimestre, qui constitue le troisième trimestre de son exercice 2016-2017, Apple a réalisé un chiffre d’affaires de 45,4 milliards de dollars, en hausse de 7 % sur un an. Le bénéfice net de la firme de Cupertino a progressé de 12 %, à 8,7 milliards de dollars, soit moins que celui du grand rival sud-coréen Samsung. Et sa trésorerie a dépassé la barre des 260 milliards.

Malgré une « pause » dans les achats « plus importante que les années précédentes », selon M. Cook, les ventes d’iPhone ont progressé de 2 % sur le trimestre, avec 41 millions d’unités distribuées. Plus surprenant, le nombre d’iPad vendu a augmenté (+ 15 %, à 11,4 millions d’unités), une première depuis fin 2013. Cela s’explique par le lancement fin mars d’un modèle moins cher. Si les ventes de l’Apple Watch ont grimpé de 50 %, la société se refuse toujours à publier le nombre de montres écoulées. Enfin, les recettes des services (Pay, Music…), principal levier de croissance, ont bondi de 22 %.

En revanche, la situation reste difficile en Chine. Entre avril et juin, le chiffre d’affaires d’Apple y a reculé de 10 %, poursuivant une tendance entamée début 2016. Depuis, la part de marché du groupe sur celui des smartphones est passée de 12,7 % à 9,2 %, d’après le cabinet IDC. Il subit la concurrence des fabricants locaux, comme Huawei, Oppo et Vivo, qui n’hésitent pas à s’inspirer grandement du design de l’iPhone, tout en proposant des prix nettement inférieurs. « Le lancement de l’iPhone 8 devrait changer la donne et permettre à Apple de renouer avec la croissance en Chine », prédit cependant Xiaohan Tay, analyste chez IDC.