Vendra, vendra pas ? Le Parti socialiste (PS) entretient le flou sur l’avenir de son siège historique, situé au 10 rue de Solférino, dans le très chic 7e arrondissement de Paris, alors que Le Canard enchaîné fait état mercredi 2 août de sa vente prochaine. Selon l’hebdomadaire satirique, l’annonce de cette mise en vente « sera faite officiellement lors du séminaire de rentrée de la direction du PS, du 23 au 26 août ».

Les vingt-huit membres de la direction provisoire du parti auraient appris le 17 juillet cette décision, motivée par des « raisons politiques et financières », selon Jean-François Debat, le trésorier du PS. « Avec les 6,5 % de Hamon à la présidentielle et les 30 députés socialistes, le PS va connaître un trou dans ses recettes », explique-t-il, cité par le journal.

La dotation publique du PS va fondre à partir de 2018, à cause du faible score du parti aux élections législatives. D’après Le Canard enchaîné, la formation ne devrait plus recevoir que sept millions d’euros par an, contre 25 millions lors de la précédente mandature. Un sérieux manque à gagner. Selon une expertise commandée par le parti, la vente de Solférino pourrait rapporter jusqu’à 40 millions d’euros au PS, propriétaire de cet hôtel particulier depuis 1980. De quoi combler le déficit.

« Créer une nouvelle histoire »

Du côté de la nouvelle direction collégiale du parti, on dément l’information du Canard. « Cela a été évoqué, mais la décision n’est pas prise et le siège n’est pas en vente », assure ainsi, mercredi, dans Le Parisien, Rachid Temal, membre de cette direction collégiale. « Le Canard, c’est le Canard. Maintenant, c’est au conseil national de discuter de ça », a déclaré également l’ancien ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll sur RTL, faisant valoir que seule cette instance est habilitée à « acter ce genre de décision ».

Pour autant, Rachid Temal se dit favorable dans le Parisien à un déménagement afin de « créer une nouvelle histoire ». Il rejoint en cela la position d’Emmanuel Grégoire, le responsable des socialistes parisiens, pour qui « il existe un consensus là-dessus », assurant néanmoins qu’« il n’y a pas d’urgence financière ».

Mardi 1er août, François Kalfon, également membre de la direction collégiale du PS, a expliqué sur Franceinfo que la vente du siège parisien du PS faisait « partie des options qui sont sur la table ». « La décision n’est pas tranchée », a nuancé le conseiller régional d’Ile-de-France, personnellement favorable à l’opération. Ce sera « arbitré à la fin du mois d’août ».

Mais comme Rachid Temal et Emmanuel Grégoire, François Kalfon plaide pour un déménagement du siège du parti. « Les quartiers du 7e arrondissement dits du pouvoir nous ont plutôt éloignés de notre base populaire », a-t-il expliqué mardi sur Franceinfo.

« Il faut des gestes symboliques extrêmement forts sur la façon dont le Parti socialiste va se rapprocher des catégories populaires. Peut-on diriger la gauche depuis le 7e arrondissement ? C’est une question qui peut se poser. »