Les joueurs de Nice, menés par leur gardien de but, Yoan Cardinale (en jaune) et le milieu Alassane Pléa (à gauche) célèbrent leur qualification à la Ligue des champions. | OLAF KRAAK / AFP

L’Ajax a longtemps cru avoir réussi jusqu’au bout son hommage à Abdelhak Nouri, leur milieu de terrain qui se remet difficilement d’un accident cardiaque, mais Nice n’a rien lâché. Les Aiglons ont réussi à égaliser dans les derniers instants face à Amsterdam (2-2), et se sont qualifiés pour les barrages de la Ligue des champions (C1), mercredi 2 août, lors du retour du 3e tour préliminaire.

Outre Monaco et le Paris SG, il y aura donc une chance de voir un troisième représentant français en C1 cette saison. Les Niçois, menés au score jusqu’à la 81e minute, ont arraché leur billet au bénéfice des buts à l’extérieur grâce à Vincent Marcel.

La longue séquence d’émotion ne se terminera finalement pas sur une « happy-end » sportive pour l’Ajax. Pour son premier match à domicile depuis le malaise cardiaque de son espoir, Abdelhak « Appie » Nouri, le club d’Amsterdam a tenu à rendre hommage à son numéro 34 en diffusant un clip poignant juste avant le coup d’envoi.

Après la minute de silence puis d’applaudissement, le kop amstellodamois a brandi un tifo géant à son effigie pour rappeler que le jeune homme, victime de lésions cérébrales « graves et permanentes », fait partie à jamais de la grande famille ajacide, preuve supplémentaire que le club néerlandais ne laisse jamais l’un de ses fils seul face à l’adversité.

Sûrement submergés par l’émotion, ses coéquipiers ont complètement manqué leur entame de match, laissant les Niçois, déterminés à renverser la vapeur après une première manche frustrante (1-1), ouvrir le score d’entrée de jeu.

Début de match difficile pour l’Ajax

Lancé dans le dos d’une défense au marquage élastique, Valentin Eysseric en a profité pour se mesurer seul face à André Onana, qui n’a pu que repousser le ballon dans les pieds de l’opportuniste Arnaud Souquet (3e).

Dangereux sur chacune de leur prise de balle, les joueurs de Lucien Favre ont réussi à parfaitement déjouer le pressing haut de l’Ajax, complètement déstabilisé durant les premières minutes du match.

Marcel Keizer, entraîneur de l’Ajax le reconnaît : « Je pense que, pendant les 25 premières minutes, on n’a pas été bons défensivement. On n’a pas bien commencé le match tout simplement. »

Mais l’Ajax est revenu dans la partie rapidement grâce aux exploits de ses jeunes pépites, Justin Kluivert qui dribble Malang Sarr quatre fois (18e, 25e, 29e, 44e) et Donny Van de Beek (N.-) et son enchaînement gagnant.

Déjà auteur de l’égalisation à l’aller, le numéro 6 de l’Ajax a su rendre décisive une passe « laser » de Hakim Ziyech grâce à un contrôle orienté de haut niveau qui lui a permis de tromper sans problème Yoan Cardinale (26e).

À partir de là, les Niçois, complètement dépossédés du contrôle du ballon, ont failli rompre juste avant la mi-temps sur un coup franc vicieux de Ziyech (41e) ou un dégagement de Cardinale contré (44e).

Dès le retour des vestiaires, la pression ajacide ne s’est pas estompée. Bien au contraire.

Retour de flamme

Mis en alerte par les tirs dangereux de Kluivert (50e, 77e), Cardinale n’a rien pu faire face au superbe mouvement collectif conclu par Sanchez (57e).

Sur un magnifique changement d’aile de Ziyech, Nick Viergever remet instantanément de la tête dans la surface pour le défenseur colombien qui n’a plus qu’à pousser le ballon dans les filets.

Sans un arrêt du bout de pied de Cardinale, la chevauchée de Kasper Dolberg aurait définitivement assuré la qualification à l’Ajax (61e).

Après match, l’entraîneur Lucien Favre analyse : « On a laissé trop de trous après le 1-0, on a cru avoir fait le plus dur. C’est une grosse erreur contre une équipe comme ça. Vous prenez le 1-1 puis, après, c’était une déferlante. Dans ces moments-là, il faut rester calme, que l’équipe soit solidaire. Il fallait rester absolument à 2-1. Si on prend le 3-1, c’est fini. On savait que, à 2-1, tout est encore possible et qu’ils allaient commencer à se poser des questions. Si on s’est qualifiés, c’est parce qu’on est restés très solides, très compacts et puis on a toujours cru que c’était possible de marquer des buts à l’Ajax. »

Nice y a donc cru jusqu’au bout, et a fini par arracher une égalisation miraculeuse grâce à une superbe inspiration de Jean-Michaël Seri, auteur d’une talonnade qui a trouvé Marcel, tout juste entré en jeu, au premier poteau pour conclure. Encore une double confrontation de ce calibre, et Nice rejoindra à coup sûr le gotha européen en septembre.

« La qualification va faire passer un cap au niveau de la confiance, conclut Lucien Favre. Ça booste l’équipe ! Maintenant, on l’a vu, il y a encore un gros boulot. »