Tori Bowie casse sur la ligne, dimanche 6 août à Londres. Elaine Thompson (à droite) est battue. | KAI PFAFFENBACH / REUTERS

  • La (contre-)perf

Décidément, quand ça ne veut pas… Le sprint jamaïcain n’est pas à la fête ces jours-ci. Après la troisième place de Bolt la veille, sa compatriote Elaine Thompson, championne olympique en titre et favorite du 100 m, n’a pas pu rétablir la domination de son île sur la ligne droite, dimanche soir.

Encore une fois, la faute en revient aux Etats-Unis, puisque c’est l’Américaine Tori Bowie qui a remporté la finale (10 s 85), un souffle devant l’Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou et la Néerlandaise Dafne Schippers (10 s 96). Elaine Thompson, plombée par un temps de réaction catastrophique, termine cinquième (10 s 98), deux millièmes de secondes derrière l’Ivoirienne Murielle Ahouré (10 s 98).

Avec une seule médaille de bronze, il faut remonter aux Mondiaux de 2003 à Paris pour trouver pire bilan sur les épreuves du 100 masculin et féminin.

Troisième du 100 m des Mondiaux de Pékin, en 2015, Tori Bowie, battue par Thompson l’an dernier à Rio, prend ainsi sa revanche. A 26 ans, elle apporte aux Etats-Unis leur deuxième médaille d’or de la compétition, après celle de Justin Gatlin. Avec sept podiums, les Américains dominent le classement des nations, après trois journées de compétition. Et cette fois, Bowie n’a pas reçu de sifflets.

Plus qu’un exploit de Bowie, le résultat de la soirée est avant tout un échec de Thompson. Seule athlète à avoir couru sous les 10 s 80 cette saison, la Jamaïcaine possédait une marge confortable sur ses adversaires. Elle l’avait d’ailleurs démontré dès le début de soirée, en maîtrisant parfaitement sa demi-finale, bouclée tout en fluidité, en 10 s 84.

L’Ivorienne Ta Lou a assuré avoir vu Elaine Thompson vomir, quelques instants avant la course, signe que la finale ne s’annonçait pas sous les meilleurs auspices. Et, en effet, la machine s’est enrayée. Usain Bolt pourra peut-être lui expliquer comment gérer sa déception. En attendant, Thompson a fait le job, souriant et répondant aux chaînes de télévision, dans un troublant mimétisme avec Bolt.

Quelques heures plus tôt, « la Foudre » avait reçu sa médaille de bronze sous les applaudissements. Justin Gatlin, lui, était monté sur la plus haute marche du podium sous les huées. Mais l’hymne américain n’a pas été sifflé par le public et c’est tant mieux.

  • C’est (vite) vu

Il n’y aura qu’un « baby elephant » sur le podium et même pas sur la plus haute marche. C’est le lanceur de poids néo-zélandais Tom Walsh (22,03 m) qui s’est offert la médaille d’or et devient par la même occasion le premier Kiwi au masculin champion du monde. Avant lui, sa compatriote Valerie Adams avait remporté quatre titres mondiaux. Joe Kovacs sauve l’honneur de l’école américaine en prenant la deuxième place (21,66 m). Au dernier essai, il a bien cru réussir le hold-up mais le juge a levé le drapeau rouge : le poids avait pourtant franchi les 22 mètres...

Greece's Ekateríni Stefanídi competes in the final of the women's pole vault athletics event at the 2017 IAAF World Championships at the London Stadium in London on August 6, 2017. / AFP / Andrej ISAKOVIC | ANDREJ ISAKOVIC / AFP

Un petit air de sirtaki, remixé façon techno commerciale, voilà comment les organisateurs britanniques ont salué le titre de la nouvelle championne du monde de saut à la perche, la Grecque Ekaterini Stefanidi. On a connu mieux mais la championne olympique de Rio n’a pas été bégueule et a esquissé quelques pas de danse. Avec 4,91 m, elle devance largement l’Américaine Sandi Morris et bat par la même occasion le record de Grèce. Espérons que mardi, à l’issue de la finale masculine, Renaud Lavillenie puisse montrer ses talents de danseurs sur un french cancan. Cela voudrait dire qu’il serait enfin champion du monde.

Qualifié en deux petits sauts, Renaud Lavillenie est détendu pour regarder le saut du jeune Suédois de 17 ans, Armand Duplantis. | KAI PFAFFENBACH / REUTERS

En début d’après-midi, le recordman du monde a pu souffler et regarder en spectateur détendu, presque accoudé au comptoir d’un zinc imaginaire, la tentative de son jeune rival de 17 ans, le Suédois Armand Duplantis. Arrivé à Londres sans l’étiquette de grand favori, à cause de prestations en demi-teinte, le perchiste français n’a eu besoin que de deux sauts (5,60 m et 5,70 m) pour rejoindre la finale. Tous les autres ont dû s’employer.

  • Zone mixte

« J’espère que mon alter ego avec le sabre rouge va sortir, se montrer et nous pondre un truc sympa en finale. »

Comme un confrère ne comprenait rien à l’histoire de Pierre-Ambroise Bosse, le Français a précisé : «  Le sabre rouge c’est le mien, à l’intérieur de mon corps, parce que là je suis un peu trop gentil. »

Troisième de sa demi-finale du 800 m, le coureur a manqué d’énergie dans la dernière ligne droite, mais il n’a pas eu à s’en mordre les doigts car il tient sa qualification pour la finale de mardi. Il n’est toutefois pas certain qu’il arrive à faire mieux que sa quatrième place aux Jeux de Rio l’an dernier, alors qu’il tenait la forme de sa vie. « Il y a beaucoup moins de niveau cette année. Mais oui, ça me concerne aussi. »

  • Les podiums du jour

Marathon masculin : 1. Geoffrey Kipkorrir Kirui (Kenya) 2. Tamirat Tola (Ethiopie) 3. Alphonce Felix Simbu (Tanzanie)

Marathon féminin : 1. Rose Chelimo (Bahreïn) 2. Edna Ngeringwony Kiplagat (Kenya) 3. Amy Cragg (Etats-Unis)

Saut à la perche féminin : 1. Ekaterini Stefanidi (Grèce) 2. Sandi Morris (Etats-Unis) 3. Robeilys Peinaldo (Venezuela) et Yarisley Silva (Cuba)

Lancer du poids masculin : 1. Tom Walsh (Nouvelle-Zélande) 2. Joe Kovacs (Etats-Unis) 3. Stipe Zunic (Croatie)

Heptathlon : 1. Nafissatou Thiam (Belgique) 2. Carolin Schäfer (Allemagne) 3. Anouk Vetter (Pays-Bas)

100 m féminin : 1. Tori Bowie (Etats-Unis) 2. Marie-Josée Ta Lou (Côte d’Ivoire) 3. Dafne Schippers (Pays-Bas)