Le président philippin Rodrigo Duterte entouré par des soldats lors de sa visite du camp militaire de Marawi, le 4 août 2017. (Reuters) | HANDOUT / REUTERS

Rodrigo Duterte a demandé au Congrès d’approuver le recrutement de 20 000 soldats supplémentaires à la suite d’affrontements dans le sud de l’archipel. C’est ce qu’a annoncé dimanche 6 août le porte-parole du président philippin.

« La demande présidentielle de 20 000 soldats supplémentaires entre dans le cadre de notre politique de sécurité pour protéger les parties du pays où les menaces pour la sécurité sont persistantes », a déclaré Ernesto Abella dans un communiqué.

700 personnes tuées à Marawi en moins de trois mois

Près de 700 personnes ont été tuées, selon un décompte officiel, en deux mois et demi dans la ville méridionale de Marawi dans des combats contre des djihadistes qui ont prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI). Le 23 mai, les islamistes brandissant le drapeau noir de l’organisation EI avaient mis à sac certains quartiers de Marawi, qu’ils occupent toujours. En réaction, le président philippin Rodrigo Duterte avait décrété la loi martiale dans la région de Mindanao, soit le tiers sud de l’archipel.

De nombreux soldats ont été déployés à Marawi si bien que d’autres régions se sont plaintes de ne plus être protégées. « Le déploiement de troupes à Marawi et d’autres sites de Mindanao doit être rééquilibré pour assurer une efficacité maximale », a tenu à rassurer le porte-parole du président Duterte.

L’une des armées les moins bien équipées de la région

L’armée philippine comprend à peu près 165 000 militaires et fait face à des multiples menaces : outre les djihadistes à Mindanao, des rebelles communistes éparpillés dans tout l’archipel ainsi que des différends territoriaux avec Pékin en mer de Chine méridionale. L’armée de l’archipel est parmi les moins bien équipées de la région, avec seulement une dizaine de chasseurs et une marine constituée en grande partie de bateaux d’occasion.

Rodrigo Duterte avait déjà demandé au Congrès la semaine dernière de financer le recrutement de 20 000 militaires supplémentaires lors d’une visite à Marawi, mais sans préciser les montants nécessaires.