Les autorités vénézuéliennes disent avoir étouffé dans l’œuf, dimanche 6 août, une rébellion au sein de l’armée pour « rétablir l’ordre constitutionnel » dans le pays, selon une vidéo mise en ligne sur Internet. Des tirs d’armes à feu ont été entendus peu avant l’aube dans la ville de Valencia, près de la base militaire de Naguanagua. Valencia, capitale de la province de Carabobo, est située à 170 km à l’ouest de Caracas.

Le numéro deux du Parti socialiste, au pouvoir, et membre de la toute nouvelle Assemblée constituante, Diosdado Cabello, a fait état dans un premier temps d’une « attaque terroriste à Valencia », puis a annoncé un peu plus tard que les autorités avaient repris le contrôle de la situation. Sept personnes ont été arrêtées.

Dans une vidéo postée sur Internet et reprise par des médias vénézuéliens, supposément tournée dans le régiment de blindés de Naguanagua, on voit une douzaine d’hommes vêtus d’uniformes militaires. L’un deux, qui dit s’appeler Juan Carlos Caguaripano et être un ancien capitaine de la garde nationale, y déclare « exiger la formation immédiate d’un gouvernement de transition »« Ceci n’est pas un coup d’Etat , ajoute-t-il. Il s’agit d’une action civique et militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel. Et, au-delà, pour sauver le pays de la destruction totale. »

« Normalité » dans les autres bases militaires

Dans les rangs du gouvernement et de ses alliés, beaucoup ont vu dans la vidéo de Valencia l’expression d’un complot ourdi par l’extrême droite et visant à détruire la « révolution bolivarienne » engagée il y a près de vingt ans par Hugo Chavez, le prédécesseur et mentor du président Nicolas Maduro. « Ces attaques, préparées à Miami par des cerveaux dérangés, ne feront que renforcer le moral de nos forces armées et du peuple bolivarien », a écrit sur Twitter un haut responsable du Parti socialiste, Elias Jaua.

« Une normalité absolue règne dans le reste des unités militaires du pays », a assuré dimanche Diosdado Cabello, selon qui « ceux qui rêvent du contraire se heurteront au moral de la Force armée nationale bolivarienne ».

La tension politique et sociale au Venezuela est vive depuis quatre mois, avec des manifestations quasi quotidiennes contre le pouvoir du président Nicolas Maduro. Elle s’est encore aggravée avec l’entrée en fonction de l’Assemblée constituante élue le 30 juillet, et dont la première décision, samedi, a été le limogeage de la procureure générale Luisa Ortega. L’Assemblée doit mettre en place dimanche une commission chargée d’enquêter sur les « crimes » commis pendant les manifestations antigouvernementales depuis avril.