Documentaire sur France 3 à 23 h 40

Mafieux mais patriotes

Durant la seconde guerre mondiale, beaucoup de figures du grand banditisme choisirent le camp de l’occupant allemand, avec lequel les affaires étaient juteuses. Ce documentaire, mêlant images d’archives et dessins animés, s’intéresse aux frères Guérini (Antoine et Barthélemy, dit « Mémé »), trafiquants de haut vol venus de Corse à Marseille au début du XXe siècle et qui optèrent, à l’inverse, pour le camp des futurs vainqueurs.

Autre figure centrale du film, Charles « Lucky » Luciano, mythique parrain de la Mafia sicilienne aux Etats-Unis, qui négocia avec Roosevelt sa remise en liberté en échange de la transmission de renseignements utiles au débarquement allié en Sicile, en juillet 1943. Sur ses conseils, les autorités américaines nommèrent carrément des mafieux à la tête des villes et villages siciliens.

L’occupation du quartier du Panier à  Marseille. / HIKARIFILM

A Marseille, dans les années 1930, les Guérini tentent de se faire une place au sein du marché de la prostitution, des machines à sous et autres joyeusetés. Il leur faut partager le gâteau avec François Spirito et Paul Carbone, parrains installés avant eux et qui règnent sur le très lucratif trafic de drogue.

French connection

En 1936, alors que l’agitation sociale se fait de plus en plus violente, les frères se rapprochent du jeune avocat Gaston Defferre. Protégés par leur parrain politique, ils vont pouvoir développer leurs affaires. Pendant la guerre, alors que Spirito et Carbone collaborent allégrement avec l’occupant avant de disparaître lorsque le vent tourne, les frères Guérini font ainsi du business et de la résistance.

En 1947, Defferre lâchera ses protégés qui se tourneront vers les Américains. Des quais de Marseille aux docks de New York, la future « French connection » inondera les Etats-Unis d’héroïne.

Mafieux mais patriotes (1935-1945), de François Reinhardt (Fr., 2014, 65 min).