En août 2016, la mort de Zhang Chaolin, avait soulevé une vague de contestation dans la communauté chinoise. Ce couturier d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) en situation irrégulière était mort des suites d’un vol violent à caractère « raciste ». Un an après, un rassemblement est organisé, lundi 7 août, sur les lieux de son agression, à l’appel du comité Sécurité pour tous.

En juillet dernier, ses trois agresseurs présumés ont été renvoyés en procès à Bobigny pour des faits criminels de « vol avec violences ayant entraîné la mort ». Deux d’entre eux sont renvoyés devant la cour d’assises des mineurs, et le troisième, âgé de 15 ans au moment des faits, devant le tribunal pour enfants statuant en matière criminelle.

Dans son ordonnance de renvoi que Le Monde a pu consulter, la juge d’instruction a retenu la circonstance aggravante d’une agression commise en raison de « l’appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie ou une nation ».

Mort après cinq jours de coma

Les trois individus avaient expliqué aux enquêteurs qu’ils s’en étaient pris à M. Zhang et un ami qui l’accompagnait, en préjugeant que leurs victimes étaient « susceptibles de détenir de l’argent » en espèces, du fait de leur appartenance à la communauté chinoise.

Zhang Chaolin, immigré chinois de 49 ans travaillant comme ouvrier textile, avait été agressé le 7 août 2016 alors qu’il marchait en compagnie d’un ami, également d’origine chinoise. Ils avaient été frappés par trois personnes qui s’étaient emparées de la sacoche de ce dernier, qui ne contenait en fait qu’un chargeur de portable et quelques bonbons. M. Zhang avait lourdement chuté sur la tête après avoir reçu un coup de pied au torse. Il était mort après cinq jours de coma.

La mort de M. Zhang avait provoqué la colère de la communauté chinoise et des manifestations à Aubervilliers, où travaillent plus de 10 000 personnes originaires de Chine.