L’entreprise Japan Display va supprimer près du tiers de ses effectifs mondiaux. Le spécialiste japonais des écrans LCD de smartphones et tablettes, acculé à une restructuration d’ampleur, a annoncé mercredi la suppression de 3 500 emplois à l’étranger et 240 au Japon. Le groupe ne donne pas de précisions sur les pays dans lesquels les emplois seront supprimés hors du Japon, mais ses usines à l’étranger se trouvent essentiellement en Chine et aux Philippines.

« Nous avons jugé qu’il était nécessaire de réduire nos frais fixes, car nous nous retrouvons avec une surcapacité de production qui coûte cher dans un contexte d’accélération de l’emploi des Oled et de poids croissant des fabricants chinois de LCD », justifie Japan Display.

Cette jeune société, née il y a cinq ans de la fusion des activités de petits et moyens écrans à cristaux liquides (LCD) de Sony, Hitachi et Toshiba, est confrontée à la montée en puissance des écrans organiques électroluminescents (Oled), technologie qu’elle ne maîtrise pas, et à une concurrence asiatique féroce.

Pour le seul trimestre d’avril à juin, Japan Display a enregistré une perte nette de 246 millions d’euros (31,45 milliards de yens), trois fois plus qu’un an plus tôt. L’augmentation de 8,2 % de son chiffre d’affaires n’a pas empêché son déficit d’exploitation de quadrupler en un an.

Entreprise à court d’argent

La situation dans laquelle se trouve cette entreprise qui se voulait « le porte-drapeau japonais des fabricants d’écrans » est un signe d’échec pour le fonds semi-public nippon INCJ, son premier actionnaire.

Japan Display est, avec l’entreprise japonaise Sharp, le plus gros fournisseur de LCD d’Apple. Or, les médias prêtent depuis des mois à l’entreprise américaine l’intention d’équiper ses futurs iPhone d’écrans organiques, ce qui se ferait essentiellement au détriment des entreprises nippones.

Mais Sharp dispose désormais de fonds importants, émanant de sa nouvelle maison mère, le taïwanais Hon Hai-Foxconn, assembleur des produits d’Apple, pour tenter de rattraper son retard sur les sud-coréens Samsung et LG Electronics. Ce n’est pas le cas de Japan Display, qui est à court d’argent pour pouvoir investir autant qu’il le faudrait.

En juin, Japan Display avait d’ailleurs repoussé à l’année prochaine, au mieux, l’absorption envisagée depuis décembre 2016 de son compatriote Joled, spécialiste des écrans Oled, dont l’INCJ détient 15 %.