Des analyses sont menées sur cinq entreprises françaises. Les premiers résultats se sont révélés négatifs pour Igreca, dans le Maine-et-Loire. / KRISTOF VAN ACCOM / AFP

La tension monte autour du scandale des œufs contaminés au fipronil. Le ministre belge de l’agriculture, Denis Ducarme, a assuré, mercredi 9 août, que l’insecticide avait été détecté dans des œufs aux Pays-Bas dès novembre 2016, jugeant que l’information posait « vraiment problème ».

M. Ducarme, sommé de venir s’expliquer en pleines vacances d’été, présentait mercredi aux représentants des commissions agriculture et santé le rapport rendu la veille par l’Agence belge pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) sur le circuit de contamination des œufs.

« L’AFSCA, via un certain nombre de contacts, s’est vu transmettre par hasard des informations internes, (…) un rapport de l’agence néerlandaise [de la sécurité alimentaire] transmis à son ministre néerlandais (…) qui fait état du constat de présence de fipronil au niveau des œufs néerlandais dès la fin de novembre 2016. »

« Quand un pays comme les Pays-Bas, un des plus gros exportateurs d’œufs au monde, ne transmet pas ce genre d’information, ça pose vraiment problème », a assené M. Ducarme lors d’une réunion extraordinaire devant des députés belges à Bruxelles.

« La vigilance aurait été accrue »

Des dizaines de millions d’œufs ont été retirés de la vente depuis la semaine dernière dans plusieurs pays européens après l’extension de la crise née aux Pays-Bas. Des tests sont également réalisés depuis mardi sur de la viande qui aurait pu être contaminée par l’insecticide.

La Belgique avait été le premier pays de l’Union européenne à notifier la Commission européenne le 20 juillet par l’intermédiaire du système d’alerte mis en place en cas de risque pour la santé des consommateurs. Le rapport présenté mercredi avait été commandé par le gouvernement belge, qui souhaite lever la confusion régnant autour de l’origine de la contamination.

Avec ces informations, « la vigilance par rapport au fipronil aurait été accrue, fortement accrue », a déploré M. Ducarme. L’affaire touche à ce jour la Suisse, la Suède, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, pays le plus affecté.

En France, une enquête chez tous les éleveurs

Dans l’Hexagone, cinq sociétés seraient concernées par la contamination. Les premiers résultats d’analyse sur une entreprise du Maine-et-Loire se sont toutefois révélés négatifs.

Le ministère a toutefois précisé son intention de « diligenter une enquête chez tous les éleveurs » pour vérifier qu’il n’existe pas de contaminations « provenant de l’utilisation par les exploitants français du produit frelaté ».

A l’heure actuelle, seul un élevage dans le Pas-de-Calais a été placé sous surveillance après que l’éleveur a signalé l’utilisation de ce produit par son fournisseur belge. Les analyses qui y ont été menées se sont avérées positives, « mais aucun œuf issu de cet élevage n’a été mis sur le marché », a admis le ministère, qui a annoncé que ces œufs « ser[aient] détruits ».

Le ministère souligne que la toxicité de ce produit est « peu élevée », notamment quand il est présent à l’état de traces. Il a tout de même saisi l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pour obtenir un avis sur les risques liés à l’ingestion d’œufs ou de produits contaminés par le fipronil.