Julien Dray a réclamé, mercredi 9 août, un audit, « correct, honnête », sur les dépenses engagées par Benoît Hamon, candidat du Parti socialiste (PS) à l’élection présidentielle. « On trouve que c’est beaucoup de sous pour un résultat très modeste », a expliqué ce proche de François Hollande et porte-parole de la direction collégiale du PS.

Les résultats de l’élection ne lui donnent pas tort. Eliminé dès le premier tour du scrutin avec seulement 6,36 % des voix – un score historiquement faible pour un candidat socialiste –, l’ancien « frondeur » a pourtant dépensé 15,072 millions d’euros, selon les comptes déposés à la Commission nationale des comptes de campagnes et des financements politiques parus au Journal officiel du 3 août. Soit juste un peu moins qu’Emmanuel Macron (16,7 millions). Et rapporté au nombre de voix, chaque bulletin aura donc coûté au candidat socialiste quelque 6,58 euros, trois fois plus que la majorité des « grands candidats ».

Un ratio qui, selon Julien Dray, interroge au PS, en proie à des difficultés financières. « Nous sommes un certain nombre à avoir beaucoup d’interrogations sur la manière dont a été géré ce budget de la campagne présidentielle, souligne celui qui a dirigé la campagne présidentielle de Ségolène Royal en 2007. Il y a un audit à faire, correct, honnête, il y a une explication à donner. »

« C’est la moindre des règles, des politesses, vous dépensez l’argent qui ne vous appartient pas, qui appartient pour une part aux militants du Parti socialiste, ou qui va être gagé sur le patrimoine du Parti socialiste. »

« C’est la moindre des choses que de venir s’expliquer. On ne peut pas dépenser l’argent et s’en aller, a ajouté l’ancien député socialiste. Je me dis : “Ils ont dû payer des choses très cher.” »