Selon un mémo interne de l’ONU obtenu par l’AFP, « des rumeurs qui se sont propagées sur les réseaux sociaux concernant la présence supposée d’Abubakar Shekau », le chef de Boko Haram, dans le camp de base du Red Roof, au Nigeria, ont donné lieu à une « fouille illégale ». Le mémo invite les employés de l’ONU et des organisations humanitaires à la prudence, prévenant que « cette rumeur pourrait conduire à des manifestations contre la présence de l’ONU et des ONG ».

Les Nations unies se disent extrêmement inquiètes de cette « fouille illégale » qui aurait été menée dans la nuit de jeudi à vendredi par les forces de sécurité nigérianes dans ce camp où sont basés une grande partie des employés de l’ONU et d’ONG internationales. Le camp en question se situe dans la ville de Maiduguri, dans le nord-est du pays, épicentre de la lutte contre le groupe djihadiste Boko Haram.

« Nous sommes extrêmement inquiets », a expliqué à l’AFP Samantha Newport, porte-parole des Nations unies au Nigeria. « Cela peut mettre en danger le travail que nous réalisons », a-t-elle poursuivi, soulignant que « personne ne pouvait s’attendre à cela ». Une source anonyme au sein de l’ONU a estimé auprès de l’AFP que cette fouille, « contraire aux lois internationales », révèle « la méfiance [des autorités nigérianes] à l’égard de l’ONU et des ONG ». Aucun commentaire n’a pu être obtenu dans l’immédiat auprès des autorités nigérianes.

Le conflit contre Boko Haram, qui a fait plus de 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés dans la région du Lac Tchad, a engendré l’une des plus graves crises humanitaires et alimentaires sur le continent africain.