Baidu est le premier moteur de recherche en Chine. Il propose toute une panoplie de services, comme un forum extrêmement populaire et scruté par les autorités chinoises. / DAMIR SAGOLJ / REUTERS

Le gouvernement chinois a lancé vendredi 11 août une enquête contre les trois réseaux sociaux les plus populaires du pays, WeChat, Weibo et un service de Baidu, accusés de laisser passer des « contenus illicites » qui « mettent en danger la sécurité nationale », rapportent le South China Morning Post et l’agence de presse Reuters.

L’Agence d’administration du cyberespace chinois (CAC) a annoncé dans un communiqué que ses services avaient commencé à enquêter après avoir reçu des signalements d’utilisateurs. Les réseaux sociaux concernés sont WeChat, l’application de messagerie instantanée de Tencent, Weibo, la plate-forme de microblogage (ou microblogging) développée par Sina, et Tieba, le forum rattaché au premier moteur de recherche chinois, Baidu.

Selon la CAC, des utilisateurs ont diffusé sur ces trois plates-formes des informations et des rumeurs qui « ont mis en danger la sécurité nationale, la sécurité publique et l’ordre social ». Les réseaux sociaux sont accusés de ne pas gérer correctement les informations diffusées par les utilisateurs, et sont donc suspectés de violation de la nouvelle loi sur la cybersécurité. Entrée en vigueur le 1er juin, elle permet aux autorités de poursuivre toute personne ou entité publiant des informations que les autorités estiment défavorables au régime.

Intensifier la censure

Les entreprises concernées ont rapidement réagi. « Weibo est vraiment désolé pour l’expérience négative vécue par les internautes à cause des informations malveillantes et nous allons coopérer avec la CAC », a déclaré Sina. Baidu a annoncé qu’elle « intensifierait la censure » afin de bloquer ces informations, et Tencent a assuré qu’elle apporterait son assistance aux enquêteurs.

Cette enquête est la suite d’une série de mesures que Pékin a prises pour accentuer le contrôle de l’Internet chinois. Le gouvernement souhaite en effet s’assurer que rien ne vienne perturber le 19e congrès du Parti communiste qui doit se tenir à l’automne, avec en jeu le maintien du président, Xi Jinping, au pouvoir.

Ainsi, Pékin a décidé en juin d’interdire le live streaming, la diffusion de vidéo en direct, sur Weibo, qui n’avait pas de « licence de transmission de programme vidéo et audio sur Internet ». Des comptes sur l’actualité people ont ensuite été fermés par la police sur Weibo, Tencent et Baidu. Par ailleurs, la campagne pour « nettoyer l’Internet chinois » lancée en janvier par le gouvernement chinois a touché cet été les utilisateurs de VPN, des outils qui permettent de contourner la censure. Enfin, le 3 août, Tencent a dû retirer des chatbots qui avaient écrit des commentaires considérés comme « antipatriotiques ».