Dix membres d’un club de football ont été écroués samedi 12 août au Sénégal après les incidents violents survenus lors de la finale de la Coupe de la Ligue à Dakar, mi-juillet. Parmi eux se trouve un joueur de l’équipe US Ouakam, ainsi que le président du club des supporteurs, accusé de ne pas avoir dénoncé des partisans du club recherchés par la police.

Ces membres de l’US Ouakam avaient été interpellés lundi pour « meurtres, coups et blessures volontaires » et placés en garde à vue à Dakar. Les échauffourées auxquelles ils sont accusés d’avoir participé avaient été suivies d’un mouvement de panique et de l’affaissement d’un mur qui ont fait huit morts et des centaines de blessés.

« Ils ont été placés sous mandat de dépôt » vendredi soir, a affirmé Samba Diop, responsable des affaires juridiques de l’US Ouakam. L’information a été confirmée par plusieurs responsables du club, dont le président Aziz Guèye.

Le joueur, seul buteur de l’équipe durant la finale, est accusé d’avoir « agressé » un responsable du Stade de Mbour, selon M. Diop. « Nous travaillons pour la défense de nos membres » arrêtés, a-t-il ajouté.

Amende et suspension du club

Le club de l’US Ouakam, un quartier de Dakar, a été reconnu « exclusivement responsable » des incidents et ses supporteurs ont commis « une faute grave et inadmissible », avait annoncé vendredi la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP), qui l’a lourdement sanctionné. Le club a perdu la finale « sur tapis vert » au profit du Stade de Mbour, à 80 km au sud de Dakar, et a écopé de sept ans de suspension de toute participation aux compétitions de football sur le plan national. Il s’est aussi vu infliger une amende de 10 millions de francs CFA (15 245 euros).

A la suite de ce drame, survenu en période de campagne législative au Sénégal, toutes les manifestations culturelles et sportives avaient été suspendues dans le pays jusqu’à la fin du mois de juillet. La tragédie avait également relancé le débat concernant la sécurité dans les stades. Le Sénégal a déjà été critiqué cette année pour des carences en matière de sécurité, notamment après la mort de dizaines de personnes lors d’une manifestation religieuse en avril.