Au lendemain de déclarations controversées de Donald Trump sur le Venezuela, le gouvernement a accusé le président américain de viser à « entraîner l’Amérique latine et les Caraïbes dans un conflit qui perturberait, de manière permanente, la stabilité, la paix et la sécurité de notre région », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jorge Arreaza, lisant un communiqué au nom du président socialiste Nicolas Maduro.

M. Trump a déclaré vendredi que les Etats-Unis n’excluaient pas une intervention militaire dans le pays. « Nous avons de nombreuses options pour le Venezuela, y compris une possible option militaire si c’est nécessaire. (…) Nous avons des troupes dans le monde entier, parfois très loin. Le Venezuela n’est pas très loin. Et les gens souffrent et meurent », a-t-il déclaré depuis son club de golf du New Jersey. Une « menace téméraire », pour le gouvernement vénézuélien.

Le texte de Jorge Arreaza rejette « de la façon la plus catégorique et ferme les déclarations inamicales et hostiles » du dirigeant américain. Lors d’une déclaration retransmise par la télévision d’Etat VTV, le ministre a lancé un appel aux « membres de la communauté internationale (…) pour qu’ils expriment leur condamnation la plus claire et sans équivoque face à cette dangereuse atteinte à la paix et à la stabilité du continent ».

Maduro qualifié de « dictateur »

L’installation d’une Assemblée constituante, décriée par l’opposition comme une tentative d’instaurer une « dictature communiste », a augmenté la tension dans les relations entre Caracas et Washington, qui n’ont plus d’ambassadeurs respectifs depuis 2010.

Au début du mois, les Etats-Unis ont infligé, des sanctions directes au président vénézuélien qu’ils ont qualifié de « dictateur », une mesure extrêmement rare contre un dirigeant en exercice.

M. Arreaza a souligné que les paroles de M. Trump étaient survenues « seulement un jour après » la demande par M. Maduro d’une « conversation personnelle » avec son homologue, par téléphone ou en personne lors de l’assemblée générale de l’ONU en septembre, à New York. La Maison Blanche avait répondu dans un communiqué que « le président Trump parlera volontiers avec le dirigeant du Venezuela dès que la démocratie sera restaurée dans ce pays ».

Le Venezuela est secoué par sa pire crise politique depuis des décennies, avec des manifestations ayant fait 125 morts et des milliers de blessés en quatre mois, mais le président Nicolas Maduro, dont les manifestants exigent le départ, reste sourd aux pressions internationales.