Donald Trump est ouvertement critiqué par différents responsables politiques pour ne pas avoir incriminé l’extrême droite après les violences à Charlottesville, en Virginie. / JONATHAN ERNST / REUTERS

Des violences entre groupes radicaux, suprémacistes et nazis et contre-manifestants à Charlottesville, en Virginie, ont abouti, samedi 12 août, à la mort d’une jeune femme, renversée par une voiture.

  • Donald Trump renvoie les deux camps dos à dos

« Nous condamnons dans les termes les plus forts ces démonstrations flagrantes de haine, de sectarisme et de violence venant de diverses parties », a déclaré le président américain lors d’une conférence de presse, ignorant les questions des journalistes lui demandant s’il dénonçait l’idéologie nationaliste et si l’épisode représentait un attentat. Sur son compte Twitter, il a présenté ses condoléances aux familles des victimes et ses « meilleures salutations » aux blessés.

Son ministre de la justice, Jeff Sessions, a été plus direct en déclarant « quand de telles actions sont suscitées par l’intolérance raciale et la haine, elles trahissent nos valeurs fondamentales et ne peuvent être tolérées ». Il a dit que les violences « atteignent le cœur du droit et de la justice américaine ».

  • Les démocrates accusent les « suprémacistes blancs »

Terry McAuliffe, gouverneur démocrate de l’Etat de Virginie a pris la parole pour dire : « Nous sommes plus forts que vous » aux suprémacistes blancs lors d’une allocution télévisée. Hillary Clinton a critiqué l’action du président américain sur son compte Twitter, sans jamais le nommer :

« Chaque minute où nous permettons à cela de se poursuivre par un encouragement tacite ou par inaction est une honte et un danger pour nos valeurs ».

Et l’ancien président démocrate, Barack Obama, est également sorti de sa réserve en citant Nelson Mandela : « Personne ne naît en haïssant une autre personne à cause de la couleur de sa peau, ou de ses origines, ou de sa religion. »

  • Certains républicains demandent à Trump « d’appeler le mal par son nom »

De leurs côtés, plusieurs responsables républicains ont déploré l’absence de condamnation officielle par M. Trump des mouvements suprémacistes blancs. « Les suprémacistes blancs et leur sectarisme ne représentent pas notre grand pays. Les Américains devraient condamner cette haine », a réagi l’ancien gouverneur de Floride et ancien candidat à la primaire républicaine Jeb Bush.

Le sénateur du Colorado Cory Gardner, qui préside la campagne républicaine en vue des élections sénatoriales, a appelé Donald Trump à utiliser des termes plus exacts :

« Monsieur le président, nous devons appeler le mal par son nom. Il s’agissait de suprémacistes blancs et de terrorisme intérieur. »

Le sénateur de Floride Marco Rubio, ex-adversaire du milliardaire pour l’investiture du « Grand Old Party » (GOP) a renchéri :

« Il est très important pour le pays d’entendre [le président] décrire les événements de Charlottesville pour ce qu’ils sont : une attaque terroriste par des suprémacistes blancs. »

Et le sénateur conservateur de l’Ohio Rob Portman d’ajouter :

« La tragédie de Charlottesville cet après-midi était du terrorisme intérieur (…) Nous devons tous condamner la haine et le nationalisme blanc. »