Le gouvernement britannique semble avoir tranché. Le Royaume-Uni quittera le marché unique et l’union douanière dès mars 2019, d’après la déclaration conjointe de Philip Hammond et Liam Fox, deux ministres du gouvernement de Theresa May, dans un entretien au Sunday Telegraph accordé samedi 12 août. Le pays ne restera pas dans l’Union européenne via une « porte dérobée », ont-ils assuré.

« Nous pensons qu’une période de transition limitée sera importante pour promouvoir nos intérêts nationaux et offrir aux entreprises une plus grande assurance », écrivent-ils, affirmant vouloir que l’économie « reste forte et dynamique pendant cette période de changement ». Pendant cette période, « le Royaume-Uni sera en dehors de l’union douanière et sera un “pays tiers”, pas une partie des traités européens », ont-ils ajouté.

Divisions

M. Hammond, ministre des finances et partisan d’une sortie progressive de l’Union, se heurtait depuis plusieurs semaines à Liam Fox, ministre du commerce et défenseur d’un « Brexit dur ».

Fin juillet, Philip Hammond avait insisté sur le fait qu’il existait un « large consensus » au sein du gouvernement conservateur afin d’atténuer les effets du Brexit et éviter aux Britanniques « une rupture brutale du jour au lendemain ». Ces affirmations lui avaient immédiatement attiré les foudres des ministres pro-Brexit.

Dans une interview au Sunday Times le 30 juillet, M. Fox avait notamment assuré qu’il n’avait « pas participé à de telles discussions si, déjà, elles [avaient] eu lieu », au sujet d’une éventuelle période de transition de trois ans après la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, prévue pour mars 2019.

Ces divisions du gouvernement britannique faisaient craindre à des sources diplomatiques européennes que les négociations ne prennent du retard, faute de « clarté » du côté de Londres, alors que les discussions sur les futures relations commerciales doivent démarrer en octobre. Les ministres semblent désormais avoir accordé leurs vues.

Des « frontières fluides » pendant la transition

Les négociations avec l’UE sur le Brexit ont été entamées en juin au sujet de trois questions clés : les droits futurs des citoyens européens installés au Royaume-Uni, le règlement financier du divorce, et la question de la frontière irlandaise. Le 31 juillet, le gouvernement de Theresa May avait déjà annoncé la fin de la libre circulation des personnes dès 2019.

Les deux ministres ont toutefois assuré que, durant la courte période de transition, les frontières devraient « continuer à fonctionner avec fluidité », les biens achetés sur Internet devraient « continuer à passer la frontière », que les sociétés devraient « rester en mesure d’approvisionner leurs clients dans toute l’Union européenne », et qu’elles devraient être « capables d’embaucher les talents dont elles [auraient] besoin, y compris au sein de l’UE ».

Une nouvelle session de négociations est prévue fin août à Bruxelles.