Mélina Robert-Michon est médaillée de bronze du lancer du disque. / KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP

La médaille de Mélina Robert-Michon, troisième du lancer du disque dimanche soir, tombe à pic pour l’équipe de France. Déjà, elle conclut en beauté des Mondiaux réussis, et elle évite le zéro pointé aux athlètes féminines. Avec trois médailles d’or, une en argent et une en bronze, la France termine à la 4e place du classement des médailles. Une belle performance juste en dessous de celle réussie en 2003 à domicile, où les Tricolores avaient pris la troisième place du même classement avec huit médailles au total. Les États-Unis, encore dominateurs lors des relais 4 x 400 m, caracolent en tête avec 29 médailles, dont 9 en or.

  • La perf

Décidément, les « vétérans » font de la résistance. Après, l’or de Yohann Diniz au 50 km marche, dimanche matin, la belle performance française de la soirée a été l’œuvre de Mélina Robert-Michon. Il lui a suffi d’un jet pour se qualifier et d’un autre, réalisé dès le premier essai de la finale, pour grimper sur le podium. Après ses deux places de vice-championne du monde en 2013 et olympique en 2016, Mélina Robert-Michon a remporté une médaille de bronze, grâce à son premier jet à 65,49 m. Le dernier de son concours, mesuré à 66,21 m, ne change rien à son classement mais il est tout de même la troisième meilleure performance de sa carrière. À 38 ans, l’Iséroise, fille d’agriculteurs, démontre un nouvelle fois sa régularité au plus haut niveau.

Derrière l’intouchable lanceuse croate, Sandra Perkovic, qui a dépassé deux fois les 70 mètres, la discobole décroche la première médaille d’une athlète féminine française à Londres. « Je trouvais que ça manquait un peu d’hommes sur la photo des médaillés, alors je me suis dévouée », s’est-elle amusée après le concours. Seule l’Australienne Dani Stevens la devance avec un superbe jet à 69,64 m, record national. L’équipe de France termine donc la compétition avec cinq médailles, dont trois en or, une en argent et une en bronze. L’athlétisme tricolore termine au pied du podium au classement des médailles, dépassé sur le fil par l’Afrique du Sud au nombre de médaille (6 contre 5). La troisième médaille d’or apportée par Caster Semenya au 800 m a fait la différence.

Mélina Robert-Michon, qui est arrivée à maturité sportive sur le tard (elle avait 34 ans lors de son premier podium à Moscou), est l’une des patronnes de la délégation française. Moins en vue depuis Rio, elle ne s’inquiétait pas outre mesure avant de disputer ses sixièmes championnats du monde. Il faut dire qu’elle était déjà présente en 2003, terminant 11e de la compétition. « Chaque année, on dit que le niveau est plus relevé, que le podium va se jouer à 68 mètres, moi je ne crois pas, estimait-elle avant les Mondiaux. Il faudra lancer autour de 65, 66 mètres. Il faudra donc que je sois à mon meilleur niveau. » Encore une fois, Mélina Robert-Michon avait tout prévu.

  • C’est (vite) vu

La Kenyane Hellen Obiri, en lévitation à l’arrivée du 5 000 m, dimanche 13 août. / LUCY NICHOLSON / REUTERS

What a surprise ! Après l’avoir vu écraser le 10 000 m, samedi 5 août - avec plus de 45 secondes d’avance sur sa dauphine -, il était possible d’imaginer que l’Éthiopienne ne ferait qu’une bouchée de la concurrence sur 5 000 m. Oui mais voilà, l’Éthiopienne est tombée sur un os, en la personne d’Hellen Obiri. Seule à pouvoir suivre la foulée d’Ayana, la Kényane a placé une violente attaque à 250 mètres de l’arrivée. Ayana, qui avait mené quasiment toute la course, a dit adieu à ses rêves de doublé, en un copier-coller de ce qui s’était passé aux Jeux de Rio. L’an dernier au Brésil, après sa médaille d’or et son record du monde sur 10 000 m, elle avait dû se contenter du bronze derrière les Kényanes et Vivian Cheruiyot et… Hellen Obiri. How do you say in French, a feeling of « déjà vu » ?

Mutaz Essa Barshim est champion du monde du saut en hauteur. / Kirsty Wigglesworth / AP

Seul athlète à avoir franchi 2,43 m avec Javier Sotomayor, (le Cubain détient toujours le record du monde avec 2,45 m) le Qatari Mutaz Barshim n’avait jamais remporté de titre mondial ou olympique. Il a enfin corrigé une partie de cette anomalie en s’imposant ce soir au terme d’un concours qu’il a survolé, jusque dans la gestuelle (il imite l’oiseau). Il a réussi ses cinq premiers sauts au premier essai jusqu’à la hauteur de 2,35 m qui a été fatale à ses concurrents. L’athlète russe, euh neutre, Danil Lysenko, a pris la 2e place tandis que le Syrien Majd Eddin Ghazal est troisième.

La Sud-Africaine Caster Semenya célèbre sa victoire lors du 800 m, dimanche 13 août, à Londres. / David J. Phillip / AP

Il n’y a pas vraiment eu de suspense sur le 800 m. On attendait Caster Semenya, et on a bien eu Caster Semenya. La Sud-Africaine, bien au chaud au cœur du peloton, a fini par sortir de la boîte à un peu plus de 200 mètres de l’arrivée. Scénario assez classique avec une accélération brutale qui a scotché la concurrence.

L’Américaine Ajee Wilson lui a tout de même opposé une jolie résistance dans un premier temps, avant de craquer et de se contenter du bronze, derrière la Burundaise Francine Niyonsaba. En 1 min 55 s 16, Caster Semenya signe la meilleure performance mondiale de l’année. « London is the place to be », a-t-elle conclu à l’arrivée, sous les applaudissements du public. Indeed.

Allyson Felix a remporté sa 11e médaille d’or dimanche grâce au relais 4 x 400 m. / JOHN SIBLEY / REUTERS

Une foulée aussi légère que son palmarès devient lourd. Allyson Felix n’en finit plus de collectionner les médailles. A 31 ans, l’Américaine a remporté, dimanche soir avec le relais 4x400 m, une nouvelle médaille d’or, après le titre acquis la veille au sein du relais 4x100 m et celle de bronze remportée sur 400 m. Et le décompte total donne le tournis : elle détient désormais 16 médailles mondiales, dont 11 d’or. Mieux que Bolt, donc (14, dont 11 d’or) et qu’une autre légende du sprint, Merlene Ottey.

  • Les podiums du jour

20 km marche féminin : 1. Jiayu Yang (Chine) 2. Maria Guadalupe Gonzalez (Mexique) 3. Antonella Palmisano (Italie).

20 km marche masculin : 1. Eider Arevalo (Colombie) 2. Sergei Shirobokov (Russie, euh neutre) 3. Caio Bonfim (Brésil).

50 km marche féminin : 1. Ines Henriques (Portugal) 2. Hang Yin (Chine) 3. Shuqing Yang (Chine).

50 km marche masculin : 1. Yohann Diniz (France) 2. Hirooki Arai (Japon) 3. Kai Kobayashi (Japon).

Saut en hauteur masculin : 1. Mutaz Barshim (Qatar) 2. Danil Lysenko (Russie, euh neutre) 3. Majd Ghazal (Syrie).

Lancer de disque masculin : 1. Sandra Perkovic (Croatie) 2. Dani Stevens (Australie) 3. Mélina Robert-Michon (France).

5 000 mètres féminin : 1. Hellen Obiri (Kenya) 2. Almaz Ayana (Éthiopie) 3. Sifan Hassan (Pays-Bas).

800 mètres féminin : 1. Caster Semanya (Afrique du Sud) 2. Francine Niyonsaba (Burundi) 3. Ajee Wilson (États-Unis).

1 500 m masculin : 1. Elijah Manangoi (Kenya) 2. Timothy Cheruiyot (Kenya) 3. Filip Ingebrigtsen (Norvège).

Relais 4 x 400 m masculin : 1. Trinidad-et-Tobago 2. Etats-Unis 3. Royaume-Uni.

Relais 4 x 400 m féminin : 1. États-Unis 2. Royaume-Uni 3. Pologne.