L’Autriche est venue allonger la liste des pays européens touchés par le scandale du fipronil, lundi 14 août. / JOHN THYS / AFP

On n’en finit plus de découvrir l’ampleur du scandale sanitaire des œufs au fipronil. Alors que dix-sept pays européens et Hongkong ont reçu des lots contaminés, la France a annoncé, lundi 14 août, que six nouveaux établissements de transformation avaient importé des œufs contenant l’insecticide interdit chez les animaux destinés à la consommation.

Parmi ces entreprises, certaines ont importé des œufs écalés, c’est-à-dire sans coquille, entrant dans l’élaboration de sandwichs ou de salades, a précisé le ministère de l’agriculture. Selon le décompte officiel, quatorze entreprises françaises d’ovoproduits sont désormais concernées par l’affaire.

En outre, quarante « grossistes » ayant importé 45,4 tonnes d’ovoproduits figurent parmi les entreprises répertoriées par le ministère comme pouvant être concernées. Vendredi, le ministre de l’agriculture, Stéphane Travert, avait également annoncé que deux centres d’emballage avaient été victimes de la fraude, et 250 000 « œufs de consommation contaminés en provenance des Pays-Bas et de Belgique » ont été vendus en France.

Depuis le début de l’affaire, le ministre de l’agriculture s’est efforcé de rassurer le public, fort d’un avis de l’Agence nationale de sécurité alimentaire (Anses), selon lequel « la quantité maximale d’œufs pouvant être consommés varie de un (pour un enfant de 1 à 3 ans) à dix par jour (pour un adulte) », « sans s’exposer à un risque aigu ».

Deux hommes comparaissent mardi

A l’origine de l’affaire, l’utilisation du fipronil, un insecticide contre les parasites, par des sociétés de désinfection intervenant dans des exploitations agricoles aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne et dans le Pas-de-Calais. L’utilisation de cet insecticide, couramment employé pour les animaux de compagnie contre les poux, les tiques et les acariens, est interdite sur les animaux destinés à la chaîne alimentaire dans l’Union européenne.

L’Autriche est venue allonger la liste des pays européens touchés par le scandale en confirmant lundi avoir trouvé du fipronil dans des œufs importés d’Allemagne, Pays-Bas, Belgique et Pologne.

Deux hommes, de 31 et 24 ans, doivent comparaître mardi pour la première fois dans le cadre de cette affaire devant un juge du tribunal néerlandais de Zwolle. Selon la presse néerlandaise, il s’agit des propriétaires de Chickfriend, une entreprise néerlandaise, soupçonnés d’avoir introduit du fipronil dans le produit qu’ils vendaient aux agriculteurs pour éradiquer le pou rouge dans leurs poulaillers.

L’affaire a pris une tournure diplomatique, provoquant des affrontements entre les trois pays au centre de la crise, la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne, chacun s’accusant de ne pas avoir agi plus tôt. La Commission européenne a prévu une réunion sur l’affaire du fipronil en septembre.