Au quartier général de la Commission européenne, à Bruxelles, le 17 juillet. / Yves Herman / REUTERS

Londres compte négocier avec Bruxelles une « union douanière temporaire » après la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE). « Une période de transition », résume le ministère britannique en charge du Brexit, selon les extraits d’un document gouvernemental qui doit être publié mardi 15 août.

Le Royaume-Uni « cherchera [lors de celle-ci] à négocier de nouveaux accords commerciaux ambitieux à travers le monde ». L’objectif de cette période est de minimiser les incertitudes et les tensions commerciales, plusieurs entreprises craignant que la mise en place de contrôles douaniers entraîne des retards longs et coûteux.

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Nombre d’experts ont fait valoir qu’il va être extrêmement difficile voire impossible de négocier un nouvel accord commercial entre Londres et l’Union européenne avant que le Royaume-Uni ne quitte le bloc des Vingt-sept en mars 2019.

Prochaine session en octobre

Les pourparlers entre négociateurs européens et britanniques se sont pour le moment concentrés sur la facture dont Londres devra s’acquitter pour quitter l’UE, sur les droits des ressortissants britanniques et européens et sur la frontière irlandaise. La prochaine session de négociations est programmée en octobre.

La nouvelle initiative britannique semble destinée à répondre aux critiques de Bruxelles sur l’impréparation dont ferait preuve le gouvernement de Theresa May, auquel des responsables européens ont reproché en juillet non pas d’avoir des demandes inacceptables, mais de ne pas avoir de position du tout sur de nombreux dossiers.

En invoquant formellement l’article 50 du traité européen qui organise une sortie de l’UE, la première ministre conservatrice avait fait savoir que le Brexit signifiait pour le Royaume-Uni une sortie de l’union douanière. La mise en place d’une union douanière temporaire laissant Londres négocier des accords commerciaux ailleurs pourrait être mal perçue par les autres Etats.

Les pays membres de l’union douanière ne sont normalement pas autorisés à négocier des accords bilatéraux. Seule la Turquie, qui bénéficie d’une union douanière partielle avec l’UE (sur les biens industriels), est autorisée à négocier parallèlement des accords avec d’autres Etats. On ignore si le Royaume-Uni souhaite obtenir un statut similaire à celui de la Turquie.