Un drone est parvenu à s’introduire mardi 15 août dans une cour du centre pénitentiaire de Valence, dans la Drôme, et à y déposer un colis, suscitant l’inquiétude des surveillants, déjà confrontés à de nombreuses intrusions de matériel illicite, selon une source syndicale pénitentiaire.

Cette prison ultramoderne est dotée d’un filet antihélicoptère qui couvre la cour de promenade, mais le drone a réussi à passer au travers des mailles. Il s’est posé dans la cour à une heure où « presque tous les détenus » étaient à l’extérieur, a précisé l’UNSA justice à l’AFP mercredi. Il était équipé d’une caméra et transportait un colis clairement identifié », a précisé le syndicat, confirmant une information de France Bleu Drôme-Ardèche.

« L’alerte a aussitôt été donnée par les miradors, et les détenus ont tous été fouillés à la sortie de la promenade. Mais impossible de retrouver le contenu du colis, dont les détenus se sont aussitôt emparés et qui est passé de mains en mains », déplore la même source. « La hiérarchie du centre pénitentiaire, la police, qui tente de remonter la piste du drone, ont été très réactives et le parquet a été saisi ». La direction n’avait pu être jointe mercredi matin.

Un pas vers « l’introduction de choses dangereuses »

« C’est un premier pas vers l’introduction de choses plus dangereuses », selon le syndicat. « Aujourd’hui, c’est sans doute de la drogue. Une prochaine fois, ce pourrait être des armes, des explosifs, un moyen de repérer les lieux grâce à la caméra du drone pour des tentatives d’évasion… ». Le syndicat UFAP UNSA Justice de Valence dit dans un communiqué n’avoir « de cesse de demander le renforcement des moyens de sécurisations de l’établissement ».

Il s’agit d’une nouvelle menace, alors que les « projections de matériels illicites » par-dessus les murs de la prison sont déjà « quasi quotidiennes », toujours selon le syndicat. La prison a connu deux mutineries en septembre et en novembre 2016 dans le quartier réservé aux longues peines.

Cette livraison par drone est une première à Valence, mais les phénomènes de ce type se multiplient dans les prisons. En mars, un drone avait été découvert fracassé dans l’enceinte de la maison d’arrêt de Villefranche-sur-Saône, en Saône-et-Loire. En janvier, ce sont deux téléphones portables qui ont été livrés par un drone à la prison d’Annœullin, dans le Nord. Et en juin 2015, un autre drone, d’une envergure de plus d’un mètre, avait survolé la maison d’arrêt de Bourg-en-Bresse, dans l’Ain.