Des milliers de manifestants ont défilé contre le racisme dans les rues de Boston, le 19 août. / SPENCER PLATT / AFP

Des milliers de manifestants antiracisme ont défilé, samedi 19 août, dans les rues de Boston (Massachusetts, nord-est) pour dénoncer le racisme et l’extrême droite. Le rassemblement a été émaillé d’accrochages alors que le climat reste tendu aux Etats-Unis, une semaine après les violences de Charlottesville (Virginie) suivies des déclarations polémiques du président Donald Trump.

« Pas de place pour la haine » ou « Rentrez chez vous, nazis » pouvait-on lire sur des panneaux brandis dans le cortège composé d’environ 40 000 manifestants, selon le chef de la police de Boston, William Evans. Les participants avaient répondu à un appel à la mobilisation dans ce bastion progressiste du nord-est du pays contre un rassemblement convoqué en défense de la « liberté d’expression » – une expression devenue symbole de discours anti-politiquement correct, aux relents parfois suprémacistes.

Alors que la tension était montée toute la semaine aux Etats-Unis, avec un déboulonnage en urgence de monuments confédérés perçus comme des symboles racistes, la police de Boston avait été déployée en force pour séparer les deux camps. Seules quelques dizaines de personnes ont finalement participé au rassemblement auquel avaient promis de se joindre des militants d’extrême droite, selon les images de cette manifestation qui s’est terminée 30 minutes plus tôt que prévu.

Isolement croissant de Trump

Des heurts ont éclaté en marge de la manifestation contre le racisme entre des policiers et des protestataires, le 19 août. / SPENCER PLATT / AFP

En fin de cortège, des manifestants antiracisme ont eux été violemment repoussés par les policiers, qui les ont chargés en utilisant matraques et équipement antiémeute, a rapporté un photographe de l’Agence France-Presse. Vingt-sept manifestants ont été arrêtés, mais aucun blessé « grave » n’a été déploré, selon M. Evans.

Ce dernier s’est réjouit que ces accrochages n’ont pas atteint le niveau de violence survenu à Charlottesville, où un sympathisant néonazi a tué une jeune femme et blessé 19 personnes en fonçant en voiture dans la foule.

Le président Donald Trump, fortement critiqué y compris dans son camp pour ne pas avoir dénoncé clairement l’extrême droite après ce drame, a réagi sur un ton conciliant : « Je veux saluer les nombreux manifestants de Boston qui s’expriment contre l’intolérance et la haine. Notre pays sera bientôt rassemblé ! »

Toujours sur Twitter, il a ensuite salué le travail du maire démocrate de la ville, Marty Walsh, qui s’était clairement positionné du côté des militants antiracistes. Après l’une des semaines les plus désastreuses de sa courte présidence, Donald Trump se trouve retranché dans un isolement croissant.

Déclarations outrées de ténors de son propre parti républicain, vague de défections dans ses cénacles économiques et camouflets de grands noms de la culture : le profond malaise persiste autour des propos ambigus du président américain.

Dernière conséquence en date de ses déclarations controversées, M. Trump a fait savoir samedi qu’il bouderait la remise de prix à la culture la plus prestigieuse de Washington – les Honneurs du Kennedy Center – afin d’éviter une « distraction politique » après les défections annoncées de plusieurs lauréats.