Un membre de la police catalane, à Ripoll, petite localité de Catalogne d’où sont originaires plusieurs suspects des attentats, le 18 août. / PAU BARRENA / AFP

Au troisième jour de deuil national en Espagne, l’attention des enquêteurs se concentre sur un imam de Ripoll, localité de Catalogne dont sont originaires plusieurs membres à l’origine des attentats de Barcelone et Cambrils.

« La cellule a été démantelée », a affirmé samedi 19 août le ministre espagnol de l’intérieur Juan Ignacio Zoido. Mais la police catalane, elle, a tenu à nuancer, rappelant qu’« une personne [faisait] toujours l’objet d’un avis de recherche ». Ladite cellule compterait une douzaine de personnes. En relation avec les investigations, un dispositif impliquant des barrages a, par ailleurs, été mis en place dans la soirée de samedi dans la région.

Quelques heures plus tôt, l’organisation djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué l’attentat de Cambrils, qui a fait un mort et six blessés. L’EI avait déjà clamé la responsabilité de l’attaque à la camionnette-bélier, jeudi, à Barcelone, dont le bilan est de 13 morts et de plus de 120 blessés.

Cellule de douze personnes

La presse espagnole s’interrogeait, elle, sur le rôle d’un imam de Ripoll dans l’éventuelle radicalisation très rapide de plusieurs auteurs des attentats, originaires de cette paisible localité de 10 000 habitants, au pied des Pyrénées. Le domicile de l’homme, qui a disparu depuis mardi, a une nouvelle fois été perquisitionné samedi à l’aube, selon son colocataire, qui a assisté à l’opération de police. Les policiers sont, en outre, toujours à la recherche d’un Marocain de 22 ans dont la photo a été diffusée.

La « cellule » mise au jour serait composée des cinq auteurs de l’attaque de Cambrils, tous abattus ; d’une personne tuée dans l’explosion accidentelle de gaz dans une maison à Alcanar, à 200 km sud de Barcelone ; d’une deuxième, qui pourrait aussi avoir péri ; et des quatre personnes toujours en garde à vue, et de l’homme encore recherché. La déflagration d’Alcanar aura peut-être évité un drame bien plus important : les policiers ont découvert plusieurs bonbonnes de gaz, qui auraient pu servir à la fabrication d’engins explosifs.

Maintien du niveau d’alerte

Le roi d’Espagne Felipe VI s’est recueilli, le 19 août, devant un autel improvisé fait de fleurs et de bougies rouges sur les Ramblas à Barcelone. / SANTI PALACIOS / AP

Dimanche, une messe solennelle est organisée à 10 heures dans la basilique de la Sagrada Familia. En soirée, le Camp Nou accueillera la rencontre entre le Betis Séville et le FC Barcelone dans le cadre du championnat espagnol. Une minute de silence est prévue en hommage aux victimes, et les joueurs du Barça porteront un brassard noir en signe de deuil.

Présent à Barcelone, le roi d’Espagne Felipe VI s’est recueilli devant un autel improvisé fait de fleurs et de bougies rouges sur les Ramblas, la fameuse avenue de Barcelone visée par l’attentat. Le monarque a repris l’expression devenue le slogan d’une ville qui refusait samedi soir de perdre sa joie de vivre : « Nous n’avons pas peur. »

Le gouvernement a décidé, samedi, de maintenir le niveau d’alerte terroriste à 4, évitant son niveau maximum, 5, synonyme de risque d’attentat imminent, mais renforçant encore les mesures de protection, alors que la saison touristique bat son plein.