Six mois après l’« affaire Théo L. », du nom de ce jeune homme victime d’un viol présumé par des policiers, la tension reste vive entre policiers et habitants d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Deux interpellations ont eu lieu après l’agression jeudi de policiers dans la ville.

C’est dans le quartier de la Rose-des-Vents, vers 18 heures, jeudi 17 août, qu’une équipe de trois policiers locaux a voulu contrôler l’identité d’un jeune homme « dans un secteur susceptible d’être un point de deal », a expliqué une source proche de l’enquête. Le jeune homme « s’est rebellé, a pris la fuite », aidé par quatre autres jeunes présents sur place. Selon cette source policière, il aurait donné « un coup de poing » au visage de l’un des policiers.

D’autres personnes se sont ensuite rassemblées autour des policiers. Un de ces derniers a alors frappé « un individu récalcitrant » de « deux coups de bâton télescopique de défense au niveau des jambes », selon le rapport d’intervention cité par Le Parisien. Un autre policier dégaine son pistolet sans tirer, tandis que la troisième fonctionnaire de police, restée en arrière pour surveiller la voiture, est jetée à terre puis prise pour cible à coups de pierre, toujours selon le rapport.

Dans la confusion, l’une des personnes s’est ensuite emparée d’un lanceur de balles de défense et d’un pistolet à impulsion de type Taser, restés dans le véhicule des policiers. « Un individu a tiré à une reprise avec le LBD40 contre le véhicule de police que la fonctionnaire avait pu regagner », a poursuivi la source proche de l’affaire.

Deux interpellations

Vendredi, un premier jeune homme de 18 ans avait été interpellé dans le cadre de cette affaire. Il sera jugé prochainement pour « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique ».

Un deuxième jeune homme a été interpellé samedi, a appris l’AFP de source proche de l’enquête. Agé aussi de 18 ans, ce jeune homme « serait impliqué dans les violences initiales à l’égard des deux policiers », a précisé cette source, ajoutant que les armes n’avaient toujours pas été retrouvées.

Fin février, la cité des 3 000, surnom du quartier de la Rose-des-Vents, avait été le théâtre de l’interpellation violente de Théo L., 22 ans, victime d’un viol présumé avec une matraque par des policiers, qui lui laissait une profonde plaie anale. Cette affaire, qui a connu un retentissement considérable, a donné lieu à plusieurs nuits de violences urbaines. Six mois plus tard, l’enquête est toujours en cours.