Le principal suspect de l’attaque au couteau à Turku, en Finlande, qui a fait deux morts et huit blessés, vendredi 18 août, « s’intéressait aux idéologies extrémistes », d’après des signalements reçus en début d’année par les services de renseignement finlandais (Suojelupoliisi, SuPo).

« D’après le signalement, l’homme semblait s’être radicalisé et s’intéressait aux idéologies extrémistes », ont-ils expliqué dans un communiqué. Mais, d’après eux, « le signalement ne contenait aucune information sur une quelconque menace d’attaque ».

Dimanche, la police a pu interroger pour la première fois le suspect, toujours hospitalisé. Il devait initialement comparaître lundi, mais il sera finalement présenté mardi de l’hôpital où il se trouve à un juge par liaison vidéo, a annoncé le Bureau national d’enquête (BNE), en vue de son placement en détention provisoire.

Cette attaque survenue en pleine rue dans cette ville du sud-ouest de la Finlande a été qualifiée de « terroriste » par les autorités, une première dans le pays, mais le mobile de l’assaillant demeure pour l’instant inconnu.

350 individus surveillés

En juin, les renseignements avaient relevé d’un cran leur évaluation du risque d’attaque terroriste et annonçaient avoir repéré une activité du groupe Etat islamique (EI) susceptible de viser la Finlande. Le risque est désormais au niveau deux, sur une échelle de quatre.

Les services de sécurité disaient surveiller particulièrement « trois cent cinquante individus », soit « environ 80 % de plus » qu’en 2012. Antti Pelttari, le chef de laSuPo, a toutefois précisé sur la radio-télévision publique finlandaise que l’assaillant ne figurait pas sur la liste.

« Notre objectif est d’étudier tous les signalements, mais afin de pouvoir les passer tous en revue, nous devons fortement les prioriser. Les signalements contenant des informations sur une menace concrète doivent être la priorité », a déclaré la SuPo.

Les autorités ont également arrêté quatre Marocains en lien avec l’assaillant dans la nuit de vendredi à samedi, lors de deux perquisitions, dans un centre pour demandeurs d’asile et dans un appartement, à Turku.

« Ils sont soupçonnés d’avoir participé aux meurtres et aux tentatives de meurtre commis avec une intention terroriste. Ils nient toute implication dans les faits », a écrit le BNE dans un communiqué, qui a demandé leur placement en détention provisoire.

Minute de silence

Deux Finlandaises, âgées de 67 ans et de 29 ans, ont été tuées dans l’attaque, et six femmes et deux hommes ont été blessés. Une Italienne, un Suédois et un Britannique ont été touchés.

Dimanche, le pays a observé une minute de silence à la mémoire des victimes de l’attaque. Des centaines de personnes se sont également réunies sur les lieux du drame, autour d’un parterre de bougies et de fleurs, en présence des élus, des équipes de secours en uniforme et des policiers, tous présents au premier rang.

La police nationale, en état d’alerte, a par ailleurs annoncé vendredi avoir augmenté le nombre de ses patrouilles dans les aéroports, les gares et dans les rues.