L’armée irakienne et des miliciens chiites regroupés au sein de la Mobilisation populaire, à Tal Afar, le 20 août 2017. / STRINGER / REUTERS

Trois assauts ont été lancés contre l’organisation Etat islamique (EI), samedi 19 et dimanche 20 août : en Irak, au Liban et en Syrie. Sur le flanc est du territoire réduit qui demeure sous contrôle des djihadistes, les forces armées irakiennes ont commencé, dimanche, à avancer vers la ville de Tal Afar. Proche de l’ancienne « capitale » de l’EI en Irak, Mossoul, reprise il y a un peu plus d’un mois, cette ville étape sur la route de la Syrie a donné à l’EI un nombre important de ses cadres.

Tal Afar et ses environs, totalement encerclés et en partie désertés, abriteraient encore entre 10 000 et 50 000 personnes, contre environ 200 000 lors de sa prise par l’EI, à l’été 2014, selon la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, qui apporte un soutien aérien aux forces irakiennes. Environ un millier de djihadistes seraient retranchés parmi ces civils.

Djihadistes en tenaille

Après plusieurs jours de bombardements, le premier ministre irakien, Haïder Al-Abadi, a annoncé à la télévision l’assaut dans la nuit de samedi à dimanche, vêtu d’un uniforme noir rappelant celui des forces antiterroristes irakiennes. Des milices chiites regroupées au sein de la Mobilisation populaire, largement déployées dans les environs, collaborent avec les forces régulières dans cette bataille. Tal Afar a compté, avant la prise de pouvoir de l’EI, une importante population chiite dans cette région majoritairement sunnite.

Sur le flanc ouest du « califat » de l’EI, l’armée libanaise a, quant à elle, lancé samedi une vaste offensive pour vider sa frontière avec la Syrie de quelque 400 djihadistes, qui s’y étaient établis depuis trois ans. Dans le même temps, le régime syrien et son allié, le Hezbollah libanais, menaient une attaque contre l’EI de l’autre côté de cette frontière, dans le massif du Qalamoun, prenant ainsi les djihadistes en tenaille.

L’armée libanaise, peu désireuse de s’afficher comme l’alliée du régime de Bachar Al-Assad, a affirmé que ces deux assauts frontaliers n’étaient pas coordonnés. En juillet, le Hezbollah avait mené une offensive contre des djihadistes de l’ancien Front Al-Nosra, anciennement lié à Al-Qaida, sur le territoire libanais, avant l’évacuation négociée vers la région d’Idlib, en Syrie, de 8 000 personnes, civils et combattants, à la suite d’un accord. L’armée avait assisté en observatrice à cet assaut.