Le dispositif « Sentinelle », mis en place en 2015, mobilise plus de 7 000 soldats. / GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Le dispositif « Sentinelle », qui mobilise près de 7 000 soldats en permanence en France depuis les attentats terroristes de janvier 2015, va être redéfini. Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, en a fait l’annonce, mardi 22 août sur BFM-TV, alors que plusieurs militaires ont été pris pour cible ces derniers mois.

« Nous allons redéfinir le dispositif de manière à la rendre plus mobile. C’est-à-dire qu’on n’ait pas simplement un dispositif de 7 000 personnes (…) qui soient sur des postes fixes mais peut-être 3 500 dans des postes définis et 3 500 dans des postes plus souples de manière à pouvoir garantir par exemple la braderie de Lille », a fait savoir M. Collomb. « Je crois que ce sera l’objet du prochain conseil de défense », a-t-il poursuivi, précisant qu’il était programmé pour le 30 août.

« Sentinelle » est au centre d’un débat politique ces dernières semaines, les militaires intégrés à ce dispositif ayant été attaqués à six reprises par des terroristes depuis janvier 2015. La dernière en date s’est déroulée le 9 août, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), après qu’une voiture-bélier a visé six soldats qui patrouillaient. Pour des experts, ces militaires sont désormais surtout des « cibles ».

« Bilan »

Après la dernière attaque, des responsables politiques ont ainsi plaidé pour une suppression pure et simple du dispositif. « Ce n’est pas l’opération la plus opportune car la plupart des interventions visent [pour les militaires] à se protéger soi-même, a ainsi déclaré, le 10 août, la députée de La France insoumise sur Franceinfo. Le moment est venu de faire un bilan (…). Tout ça n’a pas trop cohérence. » Pour le député Les Républicains Daniel Fasquelle, « le dispositif est évidemment à remettre à plat ».

Le 13 juillet, le président de la République Emmanuel Macron avait annoncé que le dispositif allait être « revu en profondeur ». « Nous proposerons une nouvelle doctrine d’intervention qui permettra de revenir en profondeur sur l’organisation de “Sentinelle” afin d’avoir une plus grande efficacité opérationnelle et de prendre en compte l’évolution de la menace », avait-il déclaré la veille du traditionnel défilé sur les Champs-Elysées.