Robert Ménard, le 4 avril 2014 à Béziers. / SYLVAIN THOMAS / AFP

Le torchon brûle entre le maire de Béziers, Robert Ménard, et les dirigeants du Front national. En cause, une lettre ouverte envoyée par l’édile à destination de ses « amis » du parti d’extrême droite où il remet notamment en question la stratégie de la présidente du FN, Marine Le Pen après le « score humiliant » obtenu au second tour de l’élection présidentielle.

« Si Marine Le Pen a su sortir le FN de l’attitude uniquement protestataire où le cantonnait son père, est-elle aujourd’hui en position de le porter au pouvoir ? », s’interroge-t-il notamment dans ce texte dévoilé mardi 23 août par Le Figaro. M. Ménard s’en prend également au vice-président du parti en souhaitant que le FN en finisse « avec cette vieille chimère d’une alliance possible avec les “souverainistes de gauche”, une ligne incarnée aujourd’hui par Florian Philippot, manifestement plus soucieux de son avenir que de celui de son parti ». Pour le maire de Béziers, il faut plutôt pour que le FN noue des alliances à droite.

Après la publication de cette lettre, la réaction n’a pas tardé du côté des dirigeants du FN. Sur France 2, mercredi, M. Philippot s’en est pris vigoureusement à Robert Ménard.

« Sur le fond, je suis à l’inverse de lui. Lui a toujours une vision assez rabougrie, fermée, rétrograde des choses. Il nous parle d’union des droites… Ça, c’était le Front il y a 25 ans. On ne va pas faire l’union des droites avec des gens qui nous ont trahis méthodiquement quand ils sont arrivés au pouvoir (…) et qui par ailleurs sur les positions économiques et européennes sont aux antipodes des nôtres. »

« Dérive »

Pour M. Philippot, il n’y a également « pas de doute qui s’exprime » sur le leadership de Marine Le Pen au sein du parti frontiste. Le ton est le même du côté du secrétaire général du parti d’extrême droite, Nicolas Bay. Il a également défendu la présidente du FN, « la plus à même de nous représenter et de nous diriger » après avoir « porté le Front national à un niveau historiquement jamais atteint dans son histoire ».

« Quand on mène une réflexion de fond sur notre stratégie – ce qui est parfaitement légitime, c’est même une preuve de maturité politique –, il ne faut pas tomber dans une espèce de dérive qui consisterait à tout remettre en question. »

Et sur son compte Twitter, c’est David Rachline, sénateur FN et ancien directeur de campagne de Marine Le Pen, qui est revenu à la charge contre Robert Ménard en rappelant ironiquement que le maire a été élu en 2014 avec le soutien notamment du parti d’extrême droite.