Le président bulgare Roumen Radev (à droite) et le président français, Emmanuel Macron, à Varna, le 25 août. | STOYAN NENOV / REUTERS

Emmanuel Macron a très vivement critiqué le gouvernement polonais, vendredi 25 août, condamnant son refus de durcir la directive sur le travail détaché. Il s’agit d’« une nouvelle erreur » de Varsovie qui, selon le président français, se met « en marge » de l’Europe sur « de nombreux sujets ».

« La Pologne n’est en rien ce qui définit le cap de l’Europe », a-t-il lancé lors d’un point de presse à Varna (Bulgarie) au dernier jour d’une tournée en Europe de l’Est où il espérait rallier des soutiens à une réforme de la directive sur le travail détaché. « Le peuple polonais mérite mieux que cela », a-t-il ajouté en réponse à la position adoptée par la première ministre souverainiste, Beata Szydlo.

« Un cadre trop faible »

Mercredi, Emmanuel Macron avait redit sa volonté de « mettre fin à ce système » de travailleurs détachés :

« Le problème de la directive des travailleurs détachés, c’est que, aujourd’hui, parce qu’elle propose un cadre trop faible, elle conduit des entreprises françaises à embaucher en France des ressortissants du reste de l’Union européenne et en particulier des pays à bas coûts. »

« Certains politiques ou milieux d’affaires (…) disent on va toucher les fonds structurels et développer un modèle qui est le dumping fiscal et social », a-t-il déclaré. Si rien n’est fait, « ça éclatera », « c’est un démantèlement de l’Union européenne », a ajouté le chef de l’Etat français.

Vendredi, M. Macron tenait cette conférence de presse au côté du président bulgare, Roumen Radev. Emmanuel Macron a fait état d’une convergence avec son homologue bulgare sur la révision de cette directive, alors que Roumen Radev s’était auparavant montré plus prudent.

Ces derniers jours, l’Autriche a appuyé la position française, mais la République tchèque et la Slovaquie ont, elles, accepté de rechercher rapidement un compromis, sans s’engager sur le fond.