Francois Thierry, avec 2,5 tonnes de cannabis saisis par la police française à Nanterre, le 20 mars 2017. / PATRICK KOVARIK / AFP

L’ancien directeur de l’Office central de lutte contre le trafic illicite de stupéfiants (Octris), François Thierry, a été mis en examen pour complicité de trafic de stupéfiants, a-t-on appris auprès du parquet de Paris dans la nuit de jeudi à vendredi 25 août.

François Thierry a été mis en examen pour « complicité de détention, transport et acquisition de stupéfiants et complicité d’exportation de stupéfiants en bande organisée ». Il a été laissé libre, sans contrôle judiciaire.

Le nom de l’ex-patron de l’Octris, actuellement en poste à la sous-direction antiterroriste de la PJ (Sdat), apparaît dans une enquête ouverte à l’été 2013 sur un trafic de stupéfiants laissant soupçonner une provocation policière. Il fait par ailleurs l’objet d’une plainte d’un ancien informateur pour « mise en danger de la vie d’autrui » et « escroquerie en bande organisée ».

19 tonnes de cannabis en provenance du Maroc

Le parquet de Paris a ouvert en 2015 une enquête sur les pratiques de l’office de police chargé de la lutte anti-drogue à la suite du témoignage d’un homme se présentant comme un « infiltré » – un indicateur ne venant pas du « milieu ». Celui-ci a dit à Libération avoir « gardé » début 2012 une villa espagnole à la demande de François Thierry. De mars à avril, 19 tonnes de cannabis en provenance du Maroc auraient transité par cette villa, où la drogue était déchargée par des « policiers français » avant d’être convoyée en voiture vers la France où seule une partie était interceptée.

Cette enquête s’ajoute à une information judiciaire distincte, ouverte en octobre 2015 après la saisie, le 17 octobre, de 7,1 tonnes de cannabis entreposées dans trois fourgonnettes garées dans le XVIe arrondissement de Paris.