La maire de Paris Anne Hidalgo (PS) estime qu’il faut laisser « le temps » à Emmanuel Macron et qu’il « est trop tôt pour tirer des bilans » même si elle juge qu’il y a « un autre chemin que la dérégulation », dans un entretien au Journal du Dimanche le 27 août.

Mme Hidalgo « n’envisage pas d’adhérer à En marche » mais « n’a pas à se définir comme opposante », dit-elle. « En tant que maire de Paris, y aura-t-il des moments où je serai amenée à dire que je ne suis pas d’accord avec le gouvernement ? Sûrement. Mais je ne vais pas les définir a priori », insiste-t-elle.

Sur la réforme du marché du travail à venir, elle considère que « les ordonnances ne sont pas une méthode moderne de gouvernance ». « Ma conviction, c’est qu’il y a un autre chemin possible que la dérégulation », insiste-t-elle. « Nous avons besoin de reconstruire dans notre pays une force politique de gauche qui soit sociale-démocrate, européenne et écologiste ».

Hollande n’a « pas spécialement » sa place

Si elle dit « espérer » que la reconstruction de cette force sociale-démocrate « passe par le PS », la maire de Paris estime qu’il « faudrait un PS plus écolo et réellement social-démocrate ». Dans cette reconstruction, l’ancien président François Hollande « aura le rôle qu’il a envie de jouer », même si, à ses yeux, il n’a « pas spécialement » sa place.

Sur la question des réfugiés, « le président de la République m’a assuré de son soutien », dit-elle. « Je n’ai aucune raison de ne pas faire confiance à une parole donnée ». « Il faut ouvrir de nouveaux centres de premier accueil dans les grandes villes, ne serait-ce que quatre ou cinq, en priorité le long du couloir rhodanien qui est une route migratoire. Et consacrer des moyens importants à l’intégration et à l’apprentissage du français », assure Mme Hidalgo. « Je suis partenaire de l’État tant que nous sommes sur la même longueur d’onde ».

Interrogée sur sa politique vis-à-vis de l’automobile à Paris, Mme Hidalgo affirme qu’elle ne se laissera « pas intimider. Personne n’ignore aujourd’hui que la pollution de l’air tue. Un jour, tous les politiques qui savaient mais n’ont pas voulu agir seront mis face à leurs responsabilités. Je préfère être du bon côté de l’Histoire », dit l’élue qui va « continuer » quand on l’interroge sur sa candidature pour sa succession en 2020.

Macron en baisse dans les sondages

La cote de popularité d’Emmanuel Macron enregistre à nouveau une très forte baisse en août, avec 40 % de personnes satisfaites, soit une chute de 14 points en un mois après celle de 10 points déjà observée en juillet, selon un sondage Ifop, également pour le Journal du Dimanche (JDD).

Le Premier ministre Edouard Philippe enregistre également un reflux de neuf points sur la même période, passant de 56 % à 47 % de satisfaits.

Le chef de l’Etat a perdu 22 points de popularité depuis le premier baromètre Ifop-JDD publié il y a trois mois, juste après son élection. Au même moment, en 2012, son prédécesseur François Hollande jouissait d’une popularité nettement plus élevée (54 %) et celle de Nicolas Sarkozy était encore plus forte en 2007 (67 %).

En août, 36 % des sondés se disent « plutôt satisfaits » (-11) et 4 % sont « très satisfaits » (-3) du président Macron. Simultanément, le total des mécontents passe de 43 % à 57 %, se répartissant entre « plutôt mécontents » (37 %, +9) et « très mécontents » (20 %, +5). 3 % (=) des sondés ne se prononcent pas.