Gurmeet Ram Rahim Singh est surnommé le « dieu vivant ». Il vient d’être condamné à vingt ans de prison pour les viols de deux femmes.

En Inde, cette rockstar est aussi le chef spirituel de plusieurs millions de personnes, tous disciples de la secte Dera Sacha Sauda. Son procès a déclenché une flambée de violences impressionnante dans le nord du pays, où devait être rendu le jugement. Depuis plusieurs jours, des dizaines de milliers de ses disciples y affrontent les forces de l’ordre pour protester contre ce procès. Au moins 38 personnes sont mortes dans les émeutes.

Le « saint » autoproclamé n’en était pas à sa première controverse. En 2015, il avait été accusé d’avoir encouragé 400 de ses disciples à se faire castrer pour se rapprocher de Dieu. En 2002, il avait également été poursuivi dans le cadre du meurtre d’un journaliste en 2002. Mais en Inde, où les sectes drainent des centaines de millions d’émules, les partis politiques préfèrent fermer les yeux. Depuis 2014, Dera Sacha Sauda appelait ainsi à voter pour le BJP, le parti nationaliste qui a porté le premier ministre, Narendra Modi, au pouvoir. En mars 2017, ce dernier a par ailleurs nommé Yogi Adityanath, un prêtre extrémiste hindou, premier ministre de l’Uttar Pradesh, Etat le plus peuplé de l’Inde.