Le ministre de l’action et des comptes publics Gérald Darmanin, le 19 juillet à l’Elysée. / MARTIN BUREAU / AFP

Après une année marquée par des défaites à la présidentielle et aux législatives, la droite n’en a pas fini avec les divisions et s’interroge toujours sur la ligne politique. Et l’élection de la présidence du parti, prévue en décembre, ne va pas améliorer la situation.

Lundi 28 août, c’est le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin qui prévient son camp sur Europe 1 à propos du scrutin à venir : « Si je vois que le choix est entre Laurent Wauquiez et Daniel Fasquelle, j’ai plutôt envie de partir des Républicains. » Ce dernier a annoncé sa candidature, samedi, à l’occasion du campus des Jeunes Républicains au Touquet, et M. Wauquiez doit se déclarer au début de septembre à l’occasion de sa rentrée en Haute-Loire, où il gravira pour l’occasion le mont Mézenc.

« Je suis triste de ce que sont devenus Les Républicains, a poursuivi M. Darmanin. Aujourd’hui ils choisissent l’opposition, alors qu’ils ont un premier ministre [Edouard Philippe] de leur famille politique. »

« Ni Macron ni Buisson »

M. Darmanin, suspendu depuis juillet de ses fonctions exécutives au sein des Républicains, accuse les responsables du parti de droite de dénaturer « le travail très important qu’avaient fait Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy pour faire une droite qui était responsable ».

La veille, c’est la présidente LR de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, qui a critiqué la ligne actuelle du parti. Au Touquet, dimanche, l’ancien ministre a estimé que l’avenir de la droite « ça ne peut pas être la ligne Macron ni la ligne Buisson », l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et ancien patron de Minute, journal d’extrême droite.

« Notre logiciel n’a pas beaucoup évolué depuis dix ans. Il faut tout réinventer, être beaucoup plus imaginatif, sur le pouvoir d’achat, les flux migratoires. »

Enfin Alain Juppé, qui a rassemblé ses soutiens dimanche à Bordeaux, a insisté sur les « lignes rouges » définies par les juppéistes : « L’incompatibilité » avec les idées du Front national et le rejet d’une « ligne dominante de LR » qui serait « la plus conservatrice et rétrograde » sur les questions de société.

« Je souhaite rester au sein des Républicains, je souhaite y être à l’aise. C’est un mouvement que j’ai créé, avec d’autres. J’y suis attaché. Aussi longtemps qu’il restera sur une ligne qui n’est pas incompatible avec mes convictions profondes, j’y resterai. »