Le groupe Trump a conduit des négociations pendant la campagne présidentielle américaine en 2015 et 2016 au sujet d’un projet de construction d’une tour à Moscou. C’est en tout cas ce qu’affirment plusieurs médias américains, lundi 28 août. The Washington Post a rapporté l’existence de ce projet et de discussions par le biais d’un intermédiaire du nom de Felix Sater dès septembre 2015, soit trois mois après la déclaration de candidature du milliardaire.

Celui-ci a nié à plusieurs reprises avoir eu le moindre intérêt économique ou financier en Russie. Une enquête vise de déterminer s’il y a eu collusion entre des membres de son équipe de campagne et le Kremlin, accusé par l’administration Obama d’avoir fomenté une opération de piratage au détriment de la candidate démocrate Hillary Clinton.

Lettre d’intention signée par Trump

L’avocat personnel de M. Trump, Michael Cohen, a confirmé ces négociations. Il a ajouté, dans une déclaration au New York Times et à la chaîne ABC, que le milliardaire avait lui-même signé une lettre d’intention en 2015. M. Cohen aurait parlé trois fois du projet avec celui qui n’était alors que prétendant à l’investiture républicaine. Le conseil a également fait savoir qu’il avait contacté mi-janvier 2016 le porte-parole du président russe Vladimir Poutine, Dmitri Peskov.

« M. Sater a suggéré que j’écrive un message à Dmitri Peskov, puisque la proposition aurait nécessité des autorisations du gouvernement russe et qui n’avaient pas été données », justifie-t-il. Et ce dernier d’expliquer que lesdites autorisations n’ont jamais été données. Le projet a été abandonné moins de deux semaines plus tard, sans qu’il ne se souvienne avoir reçu de réponse à son message.

Relations supposées avec Poutine

Felix Sater, immigré russe ayant grandi à Brooklyn – quartier de New York – et ayant fait de la prison pour avoir blessé un homme au cours d’une bagarre dans un bar, et Michael Cohen sont décrits comme des amis d’enfance. Le premier a travaillé avec l’organisation Trump pour divers projets immobiliers.

Des messages, rapportés par le New York Times, montrent que M. Sater vantait ses relations supposées avec M. Poutine et prédisait que ce projet moscovite serait politiquement gagnant. « Notre homme peut devenir président des Etats-Unis et nous pouvons tout orchestrer, écrivait-il. Je vais obtenir le feu vert de toute l’équipe Poutine, je gérerai le processus. »