Laurent Wauquiez, le 23 mai, à Lyon. / ROMAIN LAFABRÈGUE / AFP

La rentrée aura lieu en deux temps pour Laurent Wauquiez. Le président Les Républicains (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes tient un meeting, mercredi 30 août à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), avant sa traditionnelle ascension, dimanche, du mont Mézenc (Haute-Loire). Celle-ci devrait être l’occasion pour l’ancien ministre d’annoncer sa candidature à l’élection de la présidence des Républicains.

M. Wauquiez sera alors le quatrième candidat officiellement en lice pour ce scrutin qui doit se dérouler les 10 et 17 décembre. Avant lui, Daniel Fasquelle (député du Pas-de-Calais), Florence Portelli (porte-parole de François Fillon lors de la présidentielle) et Laurence Sailliet (membre du bureau politique) ont également annoncé leur candidature.

Mais Laurent Wauquiez reste le grand favori de cette élection. Critiqué par une grande partie des ténors du parti, il est apprécié des militants. Ces dernières années, M. Wauquiez a pu se constituer une assise solide au sein des Républicains. A chaque conseil national, depuis 2014, il a notamment été le dirigeant le plus applaudi, en allant souvent plus loin que Nicolas Sarkozy sur les thématiques identitaires et conservatrices.

Les thèmes qu’il évoque régulièrement sont plébiscités par les adhérents du parti, qui n’ont cessé de se déporter vers la droite depuis plusieurs années : la lutte contre l’assistanat, les « racines chrétiennes » de la France, l’euroscepticisme…

Contesté par les ténors du part

La perspective d’une victoire quasi assurée de M. Wauquiez suscite, depuis quelques semaines, un début de fronde chez les ténors du parti. Le député LR et cofondateur du groupe des « constructifs » à l’Assemblée nationale, Thierry Solère, a affirmé, mardi sur Franceinfo, que si M. Wauquiez était élu il « ne pourrait pas être membre des Républicains », un parti qui serait alors « antieuropéen ».

Le ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin, a également prévenu de son côté que si le choix devait se faire « entre Laurent Wauquiez et Daniel Fasquelle, j’ai plutôt envie de partir » de LR.

Quant au juppéiste Maël de Calan, il doute que la droite puisse revenir au pouvoir si M. Wauquiez prend la tête du parti :

« Si la réponse des Républicains à l’élection d’Emmanuel Macron, un président de 39 ans, à un gouvernement qui a profondément fait bouger les lignes, est un durcissement idéologique, avec des visages que chacun voit depuis de nombreuses années, qui ont fait la preuve d’un peu de mauvaise foi, de compromission idéologique, Les Républicains n’auront pas la moindre chance de revenir au pouvoir. »

M. Wauquiez a toutefois reçu le soutien de Brice Hortefeux, proche de Nicolas Sarkozy. « Je souhaite que Laurent soit candidat. Je soutiendrai sa démarche, a affirmé l’ancien ministre de l’intérieur au Journal du dimanche. Je retrouve en lui l’envie et la détermination de Nicolas Sarkozy. »

« Je pense qu’il porte en lui des qualités que personne ne peut sérieusement lui contester : rajeunissement par son âge – 42 ans –, compétence par son cursus, et expérience par ses responsabilités – hier ministérielles, aujourd’hui comme président d’Auvergne-Rhône-Alpes. Il y en a peu qui concilient tout cela. »