L’avis du « Monde » – pourquoi pas

Présenté en mai à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, cette nouvelle variation sur le motif du rêve américain dresse le portrait d’une jeune femme obèse issue d’une famille blanche et pauvre du New Jersey qui mène une existence misérable entre sa mère alcoolique, sa grand-mère grabataire, et les garçons du quartier qui l’insultent tant qu’ils peuvent sur son physique. Sa jeunesse, le foisonnement de sa vie intérieure, sa passion pour le rap et son talent d’écriture, ainsi que l’affection de son meilleur ami gay d’origine pakistanaise, et de sa grand-mère, lui donnent toutefois la force d’affronter la nullité de sa vie.

Bréviaire de correction politique

Cette belle combativité sera justement récompensée, sur tous les tableaux : lancement sur l’autoroute de la gloire et coup de foudre amoureux avec un musicien noir vivant dans les bois dont les dreadlocks, la voix d’outre-tombe, un faux œil de verre et un imaginaire sataniste en toc sont censés figurer la clairvoyance et la liberté d’esprit. Mais sa plus belle victoire sera de trouver enfin, dans les yeux de sa mère, l’amour et l’admiration qu’elle a désirés toute sa vie.

Cousu de fil blanc, ce bréviaire de correction politique est tout juste sauvé par la performance de son actrice, l’attachante Danielle Macdonald.

Patti Cake$ - Bande-annonce
Durée : 01:34

Film américain de Geremy Jasper. Avec Danielle Macdonald, Bridget Everett, Siddharth Dhananjay, Mamoudou Athie (1 h 49). Sur le Web : diaphana.fr/film/patti-cake et www.foxsearchlight.com/patticakes