Tous les syndicats ne descendront pas dans la rue pour protester contre la réforme du travail. Force ouvrière (FO) a décidé « à l’unanimité » de ne pas participer à la journée d’action prévue le 12 septembre par la CGT et Solidaires contre la réforme. C’est ce qu’a annoncé son secrétaire général, Jean-Claude Mailly, lors d’une interview filmée, diffusée sur le site Internet des Echos mercredi 30 août.

Pourtant, en 2016, FO faisait partie du front syndical contre la loi El Khomri, qui assouplissait les règles du droit du travail dans une moindre mesure. Mais de cette loi travail, « on n’a jamais pu discuter (…), là, on est dans une situation différente », a assuré M. Mailly.

Le numéro 1 de FO justifie cette décision du bureau confédéral du syndicat par le fait que la réforme a été menée après une « vraie concertation ». « Ce n’est pas une négociation juridiquement, c’est une concertation. Mais cela ressemblait beaucoup à une négociation », s’est-il réjoui. « Il y a eu un vrai dialogue social », a-t-il encore insisté.

« Tout n’est pas réglé »

Le gouvernement présentera ses ordonnances jeudi, premier grand chantier social du quinquennat Macron. Si M. Mailly qualifie toujours le projet de « libéral », voire d’« ultralibéral », il a également affirmé que le gouvernement avait « fini par bouger » sur des sujets cruciaux, comme le poids des accords d’entreprise vis-à-vis des accords de branche.

« Je raisonne toujours dans les négociations avec trois colonnes : ce qu’on obtient, ce qu’on évite et ce sur quoi on n’est pas d’accord. Et je suis sûr qu’il y aura des éléments dans les trois », a poursuivi Jean-Claude Mailly.

Mais le secrétaire général de Force ouvrière a également reconnu que « tout n’[était] pas réglé », évoquant notamment la question des primes ou de remise en cause du monopole syndical dans la négociation d’accords d’entreprise. « On a fait notre travail de syndicalistes pragmatiques qui est de dire on discute point par point et après on se positionnera à la fin » pour dire « où ça va », « où ça ne va pas », a-t-il expliqué.

Le syndicaliste a toutefois prévenu qu’il avait donné des « lignes rouges » au gouvernement, et attendait, jeudi, de voir si elles seraient respectées, ou pas.