Omar da Fonseca, Daniel Bravo, Alexandre Ruiz, ou encore Luis Fernandez. Toute la fine fleur des animateurs, commentateurs et autres consultants BeIN Sports, était réunie jeudi 31 août pour la conférence de rentrée de la chaîne. Un rendez-vous moins solennel que les années précédentes, sans PowerPoint, seulement un apéro presse sur un bateau port de Javel, dans le 16e arrondissement de Paris. Florent Houzot, directeur de la rédaction, insiste, « ce n’est pas un point presse, il n’y aura pas d’annonce particulière ». Juste une prise de parole de quelques minutes.

Le temps pour lui d’exposer dans un vocabulaire conquérant, l’envergure de la jeune chaîne fondée en 2012. « BeIN Sports, c’est aujourd’hui 3 400 000 abonnés, une team inébranlable depuis sa création, c’est la première chaîne de sport dans l’univers des chaînes thématiques payantes, et c’est aussi et surtout un catalogue inédit », se félicite-t-il, évoquant des chiffres « exceptionnels, pour une chaîne qui n’existe que depuis cinq ans ». Comme s’il avait besoin de se rassurer depuis le tsunami qu’a provoqué SFR en arrachant les droits de la Ligue des champions (LDC) au groupe qatari en mai.

Profiter de l’instant présent

La question fâche. Tout ce petit monde paraît moins loquace lorsqu’il s’agit d’évoquer la perte de la plus grande des compétitions européennes au profit d’Altice. « Perdre les droits de la Ligue des champions, ce n’est jamais très agréable », explique presque résigné M. Houzot. Avant de rebondir, « mais il ne faut pas oublier que la LDC c’est dix semaines dans l’année. Le reste du temps, nos abonnés pourront voir évoluer les meilleures équipes européennes dans les quatre grands championnats que BeIN Sports diffusent [Liga, Serie A, Bundesliga, Super Lig turque], sans oublier tous les autres sports que l’on propose comme le tennis, le handball, et les sports américains. » La LDC apparaît finalement comme « un problème de riches » pour le directeur de la rédaction de BeIN, tant l’offre de sport est diversifiée. Du côté des consultants, on relativise aussi. « Quand j’ai appris la nouvelle, ça m’a fait mal, comme tout le monde. Maintenant, il nous reste cette année et il faut en profiter », confie Daniel Bravo, aux commentaires des soirées Ligue des champions depuis son arrivée en provenance de Canal+ en 2016. Et de poursuivre, « on aura le temps d’y penser. Pour ma part, j’ai signé pour quatre ans, et j’irai au bout. »

Préparer le terrain

Si en façade le discours reste posé, en coulisses, BeIN Sports semble déjà préparer le jour d’après. La chaîne a fait l’acquisition de la Super Lig Turque, qu’elle présente comme le nouveau rendez-vous à suivre. Elle a aussi fait le choix de débaptiser « Europe Arena », le dispositif mis en place pendant la Coupe du monde au Brésil en 2014, pour le remplacer par « Champions Arena ». Une appellation mûrement réfléchie, puisqu’elle rappelle celle de la Champions League. La chaîne promet ainsi un traitement éditorial identique à un match de LDC. Autrement dit, Alexandre Ruiz et deux consultants se rendront chaque week-end en bord de terrain de la plus belle affiche des championnats européens. Le fameux « habillage antenne ». Une méthode qui a notamment permis à BeIN d’établir son record d’audience à l’occasion du huitième de finale aller de la Ligue des champions entre le PSG et Barcelone en février, avec 1 824 000 téléspectateurs.

Quid de la Ligue 1 Conforama ? « Le prochain appel d’offres est en 2020, cela nous laisse encore trois belles saisons devant nous », se satisfait M. Houzot.

Mathieu Ait Lachkar