Azur Drones

Depuis la fin de 2016, et jusqu’en 2020, des drones scrutent une vingtaine de kilomètres de falaises menacées par l’érosion autour des communes de l’embouchure de la Seine. Ce projet, financé par l’Agence nationale pour la recherche (ANR) et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), vise à analyser l’état du calcaire afin d’anticiper de possibles éboulements. Des falaises présentant des risques sur le territoire de la commune de Mesnil-Val (Seine-Maritime) ont d’ores et déjà été modélisées en 3D par des drones (de puissants hexacoptères et octocoptères) de la société Azur Drones. D’autres communes (Quiberville et Criel-sur-Mer, dans la Seine-Maritime, Houlgate et Honfleur, dans le Calvados, ou Ault, dans la Somme) font également l’objet de relevés. Il s’agit d’évaluer la stabilité de la falaise et de repérer « les blocs identifiés comme érodés ».

Azur Drones

L’équivalent de l’arc de Triomphe

Réalisés dans le cadre du projet Ricochet, commandité par l’ANR, ces relevés opérés à partir d’un appareil photo à haute résolution permettent de modéliser les falaises qui présentent « des risques liés aux changements climatiques ». Outre la configuration de la pente, la masse des éboulis et leur évolution sont passées au peigne fin. « A Mesnil-Val, nous avons calculé que l’équivalent de l’arc de Triomphe était susceptible de se détacher de la falaise en l’espace de cinq ans » souligne Jean Gagneraud, le président d’Azur Drones.

Le recours aux drones apparaît, selon lui, « environ cinq fois moins cher » que les relevés opérés jusqu’alors par des lidars (outils de détection utilisant un laser) manœuvrés — lorsque c’est possible — à partir de la plage ou par des observateurs, encordés pour observer de plus près l’état de la falaise.

Azur Drones

A partir des relevés opérés sur le littoral, Azur Drones a mis au point un algorithme utilisé pour déterminer la probabilité de voir s’effondrer un pan de falaise. Ces évaluations « vont permettre de définir des niveaux de risque et de sensibiliser les élus locaux, notamment les inciter à poser des filets de protection », souligne Jean Gagneraud. Azur Drones et le BRGM ont également réalisé, à partir de la modélisation du littoral, des simulations d’inondations qui pourraient affecter les zones habitées en cas de montée des eaux.