Gaël Monfils après sa victoire contre Donald Young, le 31 août. / Geoff Burke / USA Today Sports

Gaël Monfils a songé à l’abandon face à Donald Young avant d’arracher son billet pour le 3e tour de l’US Open jeudi 31 août, tandis que le grand favori Roger Federer a encore bégayé son tennis.

Touché au dos et à un genou durant le 3e set, Monfils a bien failli jeter l’éponge, mais un avertissement de l’arbitre pour dépassement de temps, injustifié selon lui, et surtout la perspective de fêter vendredi son 31e anniversaire à New York, lui ont redonné des ailes. « D’un coup, mon corps m’a lâché, j’ai gagné dans la douleur avec de la réussite sur quelques points, de la frustration avec l’arbitre et le soutien du public et de mon clan », a-t-il résumé.

Sa victoire quasi inespérée 6-3, 6-7 (3/7), 6-4, 2-6, 7-5 dans un match décousu entre discussions animées avec l’arbitre de chaise et interruptions médicales pour les deux joueurs, va laisser des traces, au point qu’il n’est pas sûr de pouvoir disputer son 3e tour contre le Belge David Goffin (N.14). « Je serai sous anti-inflammatoires, si ce n’est plus, c’est à dire infiltrations (...). Je ne suis pas pour les infiltrations, je n’en ai jamais fait, si ça se trouve je vais me retirer », a déclaré l’imprévisible N.3 français.

Mannarino sans bruit

Monfils a rejoint au 3e tour Lucas Pouille et Nicolas Mahut, déjà qualifiés depuis la veille, mais aussi Adrian Mannarino qui, sans bruit, poursuit son bel été américain.

Bien plus en vue que les leaders français habituels depuis juillet avec notamment son quart de finale à Montréal, « Manna » a maîtrisé sans mal l’Américain Bjorn Fratangelo, 135e au classement ATP, sur le score de 6-3, 6-7 (4/7), 6-1, 6-2. « Faire 3e tour dans un Grand Chelem, ça ne m’est pas arrivé très souvent et c’est très agréable », a-t-il dit. Au prochain tour, il aura à faire à un sérieux client, l’Autrichien Dominic Thiem, 8e mondial.

Le dernier tournoi du Grand Chelem de l’année est difficile, physiquement et mentalement, pour tout le monde, même pour Roger Federer. Pour la première fois dans sa longue carrière, le Suisse, 3e mondial, a débuté un tournoi majeur avec deux victoires en cinq sets.

Accroché par le grand espoir américain Frances Tiafoe au 1er tour, c’est une vieille connaissance, le Russe Mikhail Youzhny, qui lui a fait des misères et l’a poussé dans un marathon d’un peu plus de trois heures (6-1, 6-7 (3/7), 4-6, 6-4, 6-2).

Federer en panne de timing

Le maestro suisse, qui vise à New York son 20e titre du Grand Chelem après ses sacres en 2017 à Melbourne et Wimbledon, a pourtant toujours battu Youzhny – en 17 confrontations – et avait parfaitement débuté leur duel.

Mais la belle mécanique s’est déréglée au milieu du 2e set et il s’est retrouvé mené deux sets à un et a semblé à court de solution, fébrile même (68 fautes directes) et sans énergie. « Ce n’était pas un problème physique, ce n’est pas le dos (blessé lors de la finale du Masters 1000 de Montréal, NDLR), le timing n’était tout simplement pas là », a-t-il expliqué.

Obligé de déclarer forfait pour le Masters 1000 de Cincinnati et de se ménager à l’entraînement, Federer, 36 ans, n’est pas étonné ou inquiet après deux premiers tours laborieux. « C’est même logique, ma préparation n’a pas été bonne, mais j’ai le sentiment que plus je vais avancer dans le tournoi, mieux cela va aller. Je ne joue pas si mal », a-t-il assuré.

Le 3e tour lui réserve un sacré test avec l’Espagnol Feliciano Lopez, 35e mondial, qui avait atteint les quarts de finale en 2015 à New York.