La Chine a adopté, vendredi 1er septembre, une nouvelle loi sanctionnant toute altération de l’hymne national chinois et exigeant que les participants aux cérémonies où celui-ci est joué se tiennent droit et fassent montre de la solennité requise. L’hymne, « La Marche des volontaires », ne pourra non plus être utilisé dans des publicités ni joué lors de cérémonies privées. Les contrevenants encourent quinze jours de détention et d’autres sanctions encore floues. A l’origine, « la Marche des volontaires » fut composée pour le générique d’un film antijaponais de 1935, avant la prise de contrôle du pays par les communistes, qui en firent leur hymne national.

Cette nouvelle loi ajoute une pierre à l’édifice « patriotique » du numéro un chinois, qui a fait, depuis son arrivée au pouvoir en 2012, une priorité de renforcer la suprématie d’un parti communiste chinois qu’il jugeait en péril. Xi Jinping doit soumettre sa reconduction au poste de secrétaire général aux quelque 2 200 délégués du 19e Congrès, qui se réunira le 18 octobre à Pékin. Son maintien est considéré comme acquis pour le prochain quinquennat.

Soutiens suspects

Assez peu discutée en Chine malgré une floraison de soutiens suspects sur Weibo, le Twitter chinois, où sévit une armée de commentateurs « patriotiques » à la solde du régime, la nouvelle loi fait des remous à Hongkong, la Région administrative spéciale (RAS) chinoise dont le mini-Parlement devra adapter cette loi à sa propre Constitution. Hongkong est en pleine effervescence identitaire et toute mesure visant à y inculquer l’obéissance à la Chine communiste hérisse une partie de la jeunesse.

Les responsables du gouvernement considéré prochinois ont défendu cette loi. Le camp pan-démocrate, qui veut défendre les acquis démocratiques de Hongkong face à l’empiétement de la Chine, y a vu un nouveau motif d’indignation : les possibilités infinies d’interprétation que présente la nouvelle loi laissent la porte ouverte à la criminalisation du « délit d’opinion », a ainsi réagi dans la presse la députée Tanya Chan, du Parti civique.