Le député LRM M'jid El Guerrab le 5 juillet 2017 à l’Assemblée nationale. (AFP / Martin Bureau) / MARTIN BUREAU / AFP

Le député LRM M’jid El Guerrab va être présenté samedi 2 septembre à un magistrat dans le cadre de l’ouverture par le parquet de Paris d’une information judiciaire pour « violences volontaires avec arme » après sa violente altercation avec un cadre du PS, Boris Faure, a-t-on appris de source judiciaire.

Entendu depuis vendredi 1er septembre, M. El Guerrab s’est vu notifier la levée de sa garde à vue pour être déféré au parquet « en vue de l’ouverture d’une information judiciaire du chef de violences volontaires avec arme ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours », selon cette source. Il doit être présenté dans la journée à un magistrat en vue d’une éventuelle mise en examen.

Mercredi 30 août, une enquête avait été ouverte par le parquet de Paris au sujet d’une altercation ayant opposé cet élu de 34 ans, député de la 9e circonscription des Français de l’étranger (Maghreb et Afrique de l’Ouest), à Boris Faure, premier secrétaire de la fédération des Français de l’étranger du Parti socialiste (PS).

Les faits se sont déroulés mercredi 30 août dans le 5e arrondissement de la capitale, à proximité du domicile de M. El Guerrab, qui raconte sur sa page Facebook avoir été « violemment pris à partie par Boris Faure », tandis que les deux hommes se croisaient dans la rue.

« C’est lui qui m’a apostrophé et non l’inverse », poursuit le député LRM, selon qui son interlocuteur « avait vraisemblablement la volonté d’en découdre ». « Des propos sont échangés, M. Faure tient le poignet de M. El Guerrab, qui va le dégager et lui infliger deux coups de casque [de moto] stupides, aux conséquences qu’il n’avait à l’évidence pas calculées », précise Eric Dupond-Moretti, l’avocat du mis en cause.

En froid depuis les législatives

M. Faure tombe au sol, le visage en sang. Victime d’un traumatisme crânien et d’un hématome sous-cutané, il était toujours hospitalisé vendredi. Il avait pu être entendu par le parquet, qui commente sobrement : « Il n’a pas la même version des faits. »

Sa femme, qui s’est entretenue avec lui avant son transfert à l’hôpital, la livre à franceinfo : « Il m’a raconté qu’il est tombé tout à fait par hasard sur M. El Guerrab. Il lui a dit “Il faut qu’on remette à plat nos conflits”, ils ont commencé à discuter, et tout d’un coup, il a vu M. El Guerrab prendre son casque, prendre de l’élan, et taper très fort. »

M’jid El Guerrab et Boris Faure n’en sont pas à leur première algarade, les deux hommes nourrissant un contentieux depuis les élections législatives. Le premier (ex-PS) a remporté la 9e circonscription des Français de l’étranger face, notamment, au socialiste Didier Le Bret.

En mai, le second accusait, dans un texte titré « M’jid El Guerrab, portrait d’un opportuniste ordinaire » et publié sur les blogs de Mediapart, M. El Guerrab d’avoir rejoint En marche ! par « opportunisme », après avoir vu qu’il ne pourrait remporter la primaire locale face à M. Le Bret. Cette primaire était une « mascarade », dont le résultat était écrit d’avance, avait alors rétorqué M. El Guerrab.