Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, le 30 août 2017. / PHILIPPE WOJAZER / REUTERS

Gérard Collomb veut confier les contrôles de vitesse des automobilistes à des sociétés extérieures, a réaffirmé samedi 2 septembre le ministre de l’intérieur dans un entretien aux quotidiens régionaux du groupe Ebra. Des entreprises privées seraient donc chargées du pilotage des voitures banalisées transportant les radars mobiles. Une mesure qui vise à recentrer policiers et gendarmes sur leurs missions de sécurité.

« Pour affecter gendarmes et policiers à leurs missions prioritaires d’enquête, de sécurité, le principe de confier les aspects matériels du contrôle de vitesse à des sociétés extérieures est une solution pertinente. »

« Les communes le font pour les fourrières avec des délégations de service public et cela fonctionne », fait-il valoir, notamment dans le Progrès.

  • Quid du dispositif ?

Actuellement, près de 400 voitures banalisées, équipées d’un radar embarqué mais dépourvu de flash, sont déployées sur les routes de France. Ces véhicules, conduits par des policiers ou des gendarmes, ne ciblent que les excès de vitesse importants, et ne roulent qu’une heure par jour.

C’est pour augmenter le nombre de contrôle que le gouvernement prévoit d’avoir recours à des prestataires extérieurs, afin de libérer les forces de l’ordre de cette tâche. Le gouvernement entend également étendre la zone de contrôle sur une portion plus large du territoire, détaillait Europe 1.

M. Collomb assure néanmoins que la verbalisation des automobilistes en excès de vitesse « restera de la compétence des policiers » et que les sociétés extérieures « seront rémunérées au forfait et pas en fonction du nombre de PV [procès-verbaux] ». Selon les autorités, citées par Europe 1, ce nouveau système permettra de verbaliser dix fois plus qu’actuellement, accasionnant près de 12 millions de PV par an.

  • Le contexte

En 2016, la mortalité routière a augmenté pour la troisième année consécutive, avec 3 477 morts sur les routes, après douze ans de baisse, une première depuis 1972. Les principales causes d’accident restaient la vitesse excessive, facteur d’un accident mortel sur trois, et l’alcool, qui constitue 29 % des accidents mortels.