L’ancien président pakistanais Pervez Musharraf, le 20 avril 2013, dans les rues de la capitale Islamabad. / Anjum Naveed / AP

L’ancien président pakistanais Pervez Musharraf a assuré dimanche 3 septembre qu’il retournerait dans son pays pour y être jugé. Jeudi 31 août, il a été déclaré « fugitif » à l’issue du procès sur l’assassinat de son ex-rivale Benazir Bhutto en 2007. La justice pakistanaise a, par ailleurs, acquitté cinq accusés. Dans son verdict, le tribunal de Rawalpindi a également ordonné que soient confisqués les biens de l’ancien dirigeant militaire, qui avait été inculpé en 2013 dans cette affaire et fait désormais office de seul suspect.

« Je vais bien entendu revenir au Pakistan et être jugé, dès lors que mon état de santé le permettra », affirme l’ex-président dans un communiqué, estimant que le verdict du tribunal antiterroriste de Rawalpindi n’était pas dirigé contre lui. Le général Musharraf avait quitté son pays en mars 2016 pour des soins médicaux à Dubaï en promettant de revenir ensuite affronter ses juges. Il ne s’est pas exécuté jusqu’ici.

« Tout le dossier monté contre moi est faux, fictif, inventé »

« J’ai été victime d’un coup monté politique dans l’affaire du meurtre de Benazir Bhutto, alors que je n’avais rien à voir avec sa mort tragique et prématurée », affirme-t-il. Mme Bhutto, deux fois élue Premier ministre du Pakistan, et première femme de l’ère contemporaine à avoir dirigé un pays musulman, avait été tuée dans un attentat-suicide à Rawalpindi le 27 décembre 2007.

« Je n’ai pas été le bénéficiaire du meurtre du Premier ministre Benazir Bhutto et tout le dossier monté contre moi est faux, fictif, inventé et le résultat d’une intrigue politique », martèle l’ancien chef de l’armée. En 2010, l’ONU a accusé dans un rapport le gouvernement de Musharraf de ne pas avoir fourni une protection adaptée à Mme Bhutto, soulignant que sa mort aurait pu être évitée.

Après l’assassinat, le régime de Pervez Musharraf avait aussitôt accusé le chef des talibans pakistanais de l’époque, Baitullah Mehsud. Ce dernier, qui avait démenti toute implication, a été tué par un drone américain en 2009.