Les joueurs luxembourgois célèbrent leur match nul face à la France. / Claude Paris / AP

Coincé à la 136place du dernier classement FIFA, entre la Macédoine et la Namibie, le Luxembourg était promis à la dernière place de son groupe de qualifications au prochain Mondial. L’équipe entraînée par Luc Holtz a pourtant cédé la dernière place de la poule A à la Biélorussie, à l’issue du match nul vaillamment arraché aux Bleus dimanche.

Au coup de sifflet final, la célébration des Luxembourgeois avait des allures de victoire en finale de Coupe du monde. Pour Luc Holtz, ce petit point arraché à Toulouse constitue l’une des plus grandes performances de sa sélection : « Pour le Luxembourg, le résultat est historique. Un point contre une nation du top mondial, c’est extrêmement rare. Oui, c’est un jour de gloire pour le football luxembourgeois. »

Accueillis par le ministre des sports

Les joueurs ont même eu l’honneur d’une visite du ministre des sports à leur retour au pays, lundi. Si ce match nul met fin à une série de quatorze victoires françaises face aux adversaires du soir, le résultat de dimanche ne remplacera pas le sommet du football luxembourgeois : la qualification pour les quarts de finale du Championnat d’Europe 1964, après avoir éliminé les Pays-Bas à Rotterdam.

Face à une équipe de France en manque d’inspiration et d’implication, la défense des « Lions rouges » a fait montre de solidité et de sérénité, emmenée par le Messin Chris Philipps. Dans un sport rythmé par les mercatos sans frontières, l’expatriation du défenseur dans le championnat de France aurait presque valeur d’exception : sept des onze Luxembourgeois alignés dimanche évoluent dans des clubs locaux.

Trois jours après une victoire probante face aux Pays-Bas, des Français brouillons ont buté pendant toute la partie sur un groupe compact et solidaire dans sa moitié de terrain, ne cédant jamais à la panique face aux assauts répétés des joueurs de Didier Deschamps. Une copie loin des déroutes assorties de scores fleuves auxquelles on associe (trop) généralement l’équipe du Grand-Duché.

Seulement 32 000 licenciés

L’euphorie qui s’est emparée du vestiaire luxembourgeois dimanche tenait plus du prestige de l’adversaire que du bilan comptable de la rencontre. Souvent catalogué — en compagnie de Malte, de Gibraltar ou du Liechtenstein — parmi les petites nations du continent promises aux cartons face aux grands d’Europe, le Grand-Duché, et ses 32 000 licenciés (loin des 37 000 pratiquants de la ligue Franche-Comté), n’a pas pour habitude de sortir bredouille des phases qualificatives à la Coupe du monde et à l’Euro.

Le Luxembourg s’est imposé à une reprise au cours de ses six dernières aventures internationales. Devant de la Biélorussie, avant les deux derniers matchs qualificatifs au Mondial russe, le Grand-Duché tentera de prouver en Suède, puis face à la Bulgarie (les 7 et 10 octobre) qu’il n’est pas la petite équipe du groupe A. Et au regard de sa prestation au Stadium, l’espoir est permis.