Antoine Griezmann, dépité, lors du nul (0-0) entre l’équipe de France et le Luxembourg, dimanche 3 septembre. / Claude Paris / AP

Décidément, l’équipe de France a l’art de se compliquer la vie sur la route de la Coupe du monde 2018, organisée en Russie. Trois jours après leur large victoire (4-0) contre les Pays-Bas, au Stade de France, les Bleus ont concédé un piteux nul (0-0) face à la modeste sélection du Luxembourg, dimanche 3 septembre, à Toulouse, en match qualificatif pour le prochain tournoi planétaire. S’ils conservent la première place de leur groupe devant la Suède, distancée d’un point après son succès (4-0) sur la Biélorussie, les protégés de Didier Deschamps donnent l’impression de jouer avec leurs nerfs.

Malgré trente-et-un tirs à leur actif, les Bleus (10e au classement FIFA) ont été neutralisés par la 136e nation du football mondial. Ce fiasco restera dans les annales dans la mesure où l’équipe de France s’était systématiquement imposée face aux « Lions Rouges » depuis 1914. Vainqueurs (3-1) lors du match aller, en mars, les Tricolores sont, cette fois, restés muets devant un public toulousain littéralement médusé. Incapables de faire trembler les filets du gardien Jonathan Joubert, ils se sont empalés sur une défense luxembourgeoise particulièrement héroïque.

Au cours de cette soirée crispante, leurs tentatives ont été machinalement repoussées par un pied, une jambe, un dos, une tête. Ni les chevauchées du prodige Kylian Mbappé, 18 ans, ni les salves de Paul Pogba n’ont permis aux Bleus de s’extirper de ce guêpier. Incrédule, exaspérée par son manque de réalisme, l’équipe de France a même échappé au pire lorsque le Luxembourgeois Gerson Rodrigues, frappé par la déveine, a trouvé le poteau de son gardien Hugo Lloris.

« Expliquer l’inexplicable… »

« C’est le foot. Il y a trois jours, on a eu moins d’occasions mais on a marqué quatre buts, a maugréé Didier Deschamps, après la contre-performance de ses joueurs. On dit qu’il n’y a pas de petites équipes ? Bah oui. Avec ce qu’on a fait et le nombre d’occasions, on devait marquer, on ne l’a pas fait. Expliquer l’inexplicable… » Le sélectionneur des Bleus n’a pas accablé ses attaquants, peu inspirés et maladroits, préférant rendre hommage à la vaillance des joueurs luxembourgeois.

Pragmatique, Didier Deschamps s’est surtout attardé sur la « réalité comptable » qui prévaut dans le cadre des qualifications pour le Mondial 2018. « On est premier, c’est la place qu’on doit garder, a martelé le technicien. On se doit de gagner les deux derniers matches sans attendre quoi que ce soit des autres adversaires. »

Pour éviter de terminer à la deuxième place de leur groupe, synonyme de participation aux barrages en novembre, les Bleus devront s’imposer en Bulgarie, le 7 octobre. Un déplacement d’autant plus périlleux que leur prochain adversaire a remporté ses quatre rencontres disputées à domicile. Le 10 octobre, l’équipe de France recevra la Biélorussie, qui l’avait neutralisée (0-0) à l’aller, à Saint-Denis, lors de son dernier match de poule.

« J’en ai connu des qualifications difficiles, même après avoir eu un grand titre, a relativisé Didier Deschamps, vainqueur du Mondial 1998 et de l’Euro 2000 comme capitaine des Bleus. On a tout devant nous et ça ne dépend que de nous. »