Opposé à Del Potro en quarts de finale de l’US Open, Federer pourrait retrouver Nadal au tour suivant. / ANDREW KELLY / REUTERS

Entre le retour au sommet de deux des plus grands joueurs de l’histoire (Federer et Nadal), la baisse de régime brutale de leurs anciens compagnons du Big Four (Djokovic et Murray) et l’éclosion – ou confirmation – de la nouvelle génération (Dimitrov, Kyrgios, Thiem, A. Zverev, voire Rublev et Shapovalov), on pouvait penser que la saison messieurs avait livré son lot de rebondissements.

C’était sans compter sur l’US Open. Depuis plus d’une semaine, le Grand Chelem new-yorkais répond aux attentes des amateurs de tennis (et de péripéties), parfois lassés ces dix dernières années par la domination sans partage d’une poignée de joueurs, abonnés au dernier carré des principaux tournois.

  • Federer-Nadal : premier duel à New York dans la course au trône ?

Depuis le tirage au sort, les suiveurs du tennis ont coché la demi-finale de la partie haute du tableau masculin. Si Del Potro, auteur d’une partie magistrale contre Thiem, et Rublev tenteront respectivement de leur barrer la route, Federer et Nadal ont pris rendez-vous vendredi à New York pour une grande première. Si les deux plus grands joueurs des années 2000 se sont affrontés 37 fois sur le circuit, ils n’ont jamais croisé le fer à Flushing Meadows.

Après de longues saisons rythmées par les blessures, le Suisse (Open d’Australie et Wimbledon) et l’Espagnol (Roland-Garros) ont repris la main sur le circuit masculin, s’adjugeant les trois premiers Grands Chelems de l’année. Une victoire de l’un d’eux à l’US Open consacrerait définitivement leur retour au sommet du tennis. Depuis 2010, les deux champions ne se sont plus partagé les quatre tournois majeurs.

Autre enjeu de cette (possible) partie : le trône de numéro un du tennis mondial. Si  « Rafa » et  « FedEx » se retrouvaient dans le dernier carré, la place de numéro un – aujourd’hui occupée par le taureau de Manacor – reviendrait au vainqueur, quelle que soit l’issue de la finale. Trop habitués aux coups du sort, les deux champions refusaient de se projeter vers leur éventuel affrontement à la veille des quarts de finale. « Il me reste un match [avant d’affronter éventuellement le Suisse]. Ce n’est pas le moment de parler de Federer pour moi », coupait court Nadal après sa victoire en huitièmes contre Dolgopolov.

  • Un invité surprise en finale

Querrey, Anderson, Carreno-Busta, Schwartzman. Quatre joueurs difficilement identifiables pour qui ne suit pas le grand manège du circuit ATP. Pourtant, l’un d’entre eux pénétrera sur le court Arthur-Ashe dimanche à 16 heures (heure locale) pour y disputer sa première finale de Grand Chelem. Sans être de parfaits inconnus – les quatre sont têtes de série –, une participation à l’ultime partie du tournoi constituera pour l’heureux élu la plus belle performance de sa carrière.

Hormis Schwartzman, tombeur en huitièmes du dernier Français en lice (Pouille), les quarts de finalistes de la partie basse du tableau ont déjà accédé à ce stade de la compétition en majeur (US Open 2015 pour Anderson, Roland-Garros 2017 pour Carreno-Busta), Querrey échouant même aux portes de la finale à Wimbledon, en juillet dernier. Pour Schwartzman (25 ans) et Carreno-Busta (26 ans), rarement cités parmi les jeunes joueurs susceptibles d’inscrire leur nom au palmarès d’un Grand Chelem, cette seconde semaine new-yorkaise est l’occasion de prendre rendez-vous pour les prochaines saisons.

  • Annus horriblis pour les Français

En 2016, trois Français (Tsonga, Pouille et Monfils) avaient atteint les quarts de finale de l’US Open, avant de s’incliner piteusement face à la Croatie en demi-finale de la Coupe Davis. Une performance qui semble bien loin, malgré l’abandon de joueurs majeurs (Djokovic, Murray, Wawrinka, Nishikori) avant même le premier échange de cette édition 2017. Cette année, seul Lucas Pouille a rallié les huitièmes. Eliminé en quatre sets par Schwartzman au terme d’une prestation fébrile, le Nordiste n’a pas su profiter d’une partie de tableau largement ouverte et saisir l’occasion – qui pourrait ne pas se représenter de sitôt – d’accéder à une finale de Grand Chelem sans faire face à un joueur du top 10.

Défait par Schwartzman, Pouille a pris la porte dès les huitièmes de finale de l’US Open. / Abbie Parr / AFP

Un US Open à l’image d’une saison plus que décevante pour les Bleus dans les tournois majeurs. La France n’aura compté qu’un représentant en quarts de finale de Grand Chelem en 2017 (Tsonga à l’Open d’Australie, en janvier), une première depuis 2005. La demi-finale de Coupe Davis face à une équipe bis de la Serbie (du 15 au 17 septembre) donnera aux Français l’occasion de sauver un exercice bien terne. Yannick Noah a convoqué ce mardi Tsonga, Pouille (en simple), Mahut, Herbert (en double) et Monfils (remplaçant).