Lors d’un rassemblement pro-européen devant le Parlement britannique, à Londres, me 5 septembre. / Matt Dunham / AP

Le Royaume-Uni pourrait être amené à supprimer la libre circulation des travailleurs immédiatement après sa sortie de l’Union européenne (UE) en 2019 et mettre en place des mesures pour réduire le nombre d’immigrants de l’UE peu qualifiés, selon des informations exclusives du quotidien britannique The Guardian, publiées mardi 5 septembre.

Le journal s’appuie sur un document de travail gouvernemental de 82 pages, daté du mois d’août, consultable en intégralité sur son site internet.

« En gros, pour être considérée comme avantageuse pour l’ensemble du pays, l’immigration ne doit pas seulement bénéficier aux migrants. Elle doit aussi profiter aux résidents », résument Nick Hopkins et Alan Travis, les deux journalistes qui se sont procuré ce texte.

Des milliers de familles séparées

Le gouvernement envisage l’introduction progressive d’un nouveau système qui supprimera pour la plupart des immigrés européens la possibilité de s’installer au Royaume-Uni et instaurera de nouvelles restrictions sur le regroupement familial. « Ceci pourrait amener des milliers de familles à être séparées », soulignent les auteurs de l’article.

Les personnes possédant des emplois hautement qualifiés pourront se voir remettre des permis de travail pour des périodes allant de trois à cinq ans.

Quant aux citoyens européens qui souhaitent voyager outre-Manche, ils devront obligatoirement présenter un passeport à leur arrivée. Le document propose aussi d’introduire un système de permis de résidence biométriques temporaires pour les ressortissants de l’UE qui pénètrent au Royaume-Uni après le Brexit, et qui souhaitent rester pour une durée supérieure à quelques mois.

Le document, ajoute le journal, n’a pas encore été validé par la première ministre conservatrice Theresa May et ses principaux ministres. « Nous présenterons à l’automne nos premières propositions pour un nouveau système d’immigration qui reprend le contrôle des frontières du Royaume-Uni », a déclaré au journal un porte-parole du 10, Downing Street, qui s’est refusé à commenter le document.