La ville de Gustavia, à Saint-Barthélémy, après le passage de l’ouragan Irma. / KEVIN BARRALLON / AFP

Sur les réseaux sociaux, l’angoisse monte, jeudi 7 septembre, parmi nombre de Guadeloupéens, sans nouvelles de leurs proches établis à moins de 300 km, à Saint-Martin ou Saint-Barthélemy, après le passage dévastateur mercredi de l’ouragan Irma de catégorie 5.

« Toujours sans nouvelles de ma sœur et de son mari vers l’Anse des Cayes », au nord de Saint-Barthélemy, indique Vanessa dans un nouveau groupe sur Facebook, « Cyclone St Barth, infos et solidarités ».

Les messages affluent sur le réseau social, très utilisé aux Antilles. L’un cherche son père, resté dans sa maison en bord de mer pendant la tempête. Une autre sa grand-mère, ses oncles, ses tantes, ses cousins et leurs enfants. La communication avec les zones sinistrées a été rendue d’autant plus difficile que l’électricité et les réseaux téléphoniques ont été coupés. Jeudi en milieu de journée, l’opérateur Orange a annoncé un rétablissement complet du réseau de téléphonie mobile sur l’île Saint-Martin, et progressif à Saint-Barthélemy, tout en précisant que le réseau était saturé en raison du trafic important. Le retour du réseau téléphonique fixe et d’Internet pourrait prendre plus de temps, l’opérateur ne disposant pas, pour l’heure, d’un bilan détaillé des dégâts occasionnés par le passage de l’ouragan.

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Nouvelles au compte-gouttes

A mesure que les appels téléphoniques redeviennent possibles, les internautes donnent et réclament des informations de leurs proches : « Je viens d’avoir des nouvelles du côté de Colombier, toute ma famille va bien, le voisinage aussi, beaucoup de dégâts », indique Christine sur le groupe « Cyclone St Barth, infos et solidarités ». D’autres demandent l’état de la situation dans des lieux où se trouvent leurs familles. Au compte-gouttes, les internautes échangent ce qu’ils savent. A quelqu’un qui s’inquiète de la situation à Gustavia, Virginie répond, rassurante : « Les magasins ont pris l’eau mais ça semble aller. »

L’association VISOV (Volontaires internationaux en soutien opérationnel virtuel) a lancé un formulaire en ligne pour aider au recensement de personnes sinistrées dont on chercherait à avoir des nouvelles. Il ne s’agit pas d’un recensement officiel, simplement d’une initiative pour obtenir plus vite des informations sur des proches dont les internautes cherchent à retrouver la trace. Mais les coupures d’accès à Internet sur les deux îles ravagées par Irma limitent l’efficacité de telles recherches. Les antennes des radios locales ont également été ouvertes pour passer des avis de recherche de particulier à particulier.

Appels à contribution sur les réseaux sociaux

Des associations se mobilisent un peu partout et diffusent leurs appels à contribution sur les réseaux sociaux, en partageant également des points de rendez-vous pour la collecte de dons, comme cette auto-école de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) ou cette discothèque qui accueillera une collecte de vêtement, également à Pointe-à-Pitre. Selon les autorités, les besoins prioritaires sont l’eau, des rations de nourriture, des tentes et des désalinisateurs.

Sur Twitter, les internautes relaient l’appel aux dons de la Croix-Rouge française en partageant l’adresse du site Internet de l’association. La Croix-Rouge a envoyé une quarantaine de personnes sur place, où sont par ailleurs déployés 200 personnels de secours, militaires, pompiers et médecins.

Selon les derniers chiffres, Irma, qui poursuit sa route dans les Caraïbes, a fait 9 morts, dont 8 dans la partie française de l’île franco néerlandaise de Saint-Martin. Le bilan n’est pas encore connu pour Saint-Barthélemy. L’œil du cyclone, d’environ 50 km de diamètre, qui a touché ces « îles du Nord » mercredi matin, est resté environ 1 h 30 sur Saint-Barthélemy avant d’atteindre Saint-Martin.