Des activistes protestent contre la décision prise par Donald Trump, mardi 5 septembre, de suspendre le programme de protection destiné aux jeunes sans papiers, à Newark, New Jersey, le 6 septembre. / EDUARDO MUNOZ ALVAREZ / AFP

  • De Barack Obama à Bill Clinton en passant par plusieurs centaines de chefs d’entreprise et des élus de tous bords, de nombreuses voix se sont élevées pour critiquer la décision prise par Donald Trump, mardi 5 septembre, de suspendre le programme de protection destiné aux jeunes sans papiers et s’interroger sur ses implications. Le président américain a donné six mois au Congrès pour régler le sort des 800 000 personnes arrivées de manière clandestine aux Etats-Unis alors qu’elles étaient mineures. Un délai jugé irréaliste par beaucoup alors que, depuis seize ans, date du premier texte présenté sur le sujet, le Dream Act de 2001, les élus américains ne sont pas parvenus à se mettre d’accord. (The New York Times)
  • Plusieurs propositions de textes, défendus par des élus démocrates ou républicains, circulent déjà mais n’ont pas franchi l’étape du vote. Ils vont de l’acquisition de la citoyenneté américaine à une protection temporaire, telle qu’elle existe déjà. Certains élus républicains souhaitent lier une avancée sur ce sujet à un texte plus global limitant l’immigration aux Etats-Unis. (ABC News)
  • Quinze Etats et la capitale fédérale, Washington, ont porté plainte contre la décision de M. Trump, la jugeant contraire à la clause de la Constitution américaine qui prévoit l’égalité de protection pour tous ses citoyens. « Elle est discriminatoire envers les dreamers d’origine mexicaine, qui représentent 78 % des bénéficiaires du programme », estime le procureur de New York, l’un des plaignants. (Washington Post)
  • Le monde des affaires a également réagi. Plus de 400 chefs d’entreprise, parmi lesquels les responsables de Facebook, Microsoft, Best Buy, Wells Fargo, se sont adressés au président ou au Congrès pour regretter cette décision. (Politico)
  • Certaines entreprises ont déjà assuré qu’elles apporteraient toute l’aide juridique nécessaire à leurs employés « dreamers » en cas de menaces d’expulsion. Ces jeunes, dont 84 % ont terminé le lycée et dont 12 % sont diplômés du supérieur, travaillent aussi bien dans le secteur de la restauration et du commerce que de la santé, de l’éducation, de la high-tech. Ils ont 26 ans en moyenne ; près de 80 % d’entre eux viennent du Mexique et ils vivent principalement dans cinq Etats : Californie, Texas, Floride, New York et Illinois. (Washington Post)
  • De son côté le gouvernement mexicain a affirmé qu’il mettrait tout en œuvre pour aider ces jeunes s’ils devaient rentrer dans leur pays d’origine, que souvent ils ne connaissent pas. Le ministre des affaires étrangères a déclaré vouloir travailler avec les élus américains pour ne pas laisser les « dreamers » dans l’incertitude juridique. (La Jornada)
  • A travers le pays, ces derniers manifestent leur inquiétude. Un document du département de la sécurité intérieure les incite à profiter du délai pour organiser leur départ. Les permis en cours ne seront pas suspendus et les demandes les plus récentes seront honorées mais ceux dont la protection (valable deux ans) arrivera à expiration au cours des six prochains mois s’interrogent sur leur sort. (The Guardian)